Réflexions, analyses et opinions

AVEC UN PEU D’INTELLIGENCE,

LA 3ième N’AURA PAS LIEU.

Cette réflexion a été mise en place à propos de l’émission audiovisuelle du Pasteur Jean Fils-Aimé, diffusée le14 juin 2020 sur les ondes de CPAM, Montréal, Province Québec, Canada.

Plan de la Réflexion

1- « Donner à César ce qui est à César »

  1. Analyser et comprendre les Enjeux de l’Histoire et les jeux de « l’Adversaire ».
  2. Développer une stratégie de confrontation sur son propre terrain (économie- politique-spiritualité- communication).
  3. Faire fi des débordements éventuels (dogmatisation ou polarisation des dispositions sans tenir compte de certaines exigences morales considérées sans doute inappropriées pour l’heure).

2- « Donner à Dieu ce qui est à Dieu »

  1. Envisager et développer une Planification à long terme qui tienne compte de la finalité ultime de l’être humain, incluant et les exploités et les prédateurs, aussi bien les oppressés que les oppresseurs.
  2. Découvrir les points faibles de l’Adversaire et utiliser intelligemment ses éléments d’humanité susceptibles de provoquer une « conversion », en prélude à une humanisation éclairée et juste.

3-Redéfinir un « Monde Nouveau », une nouvelle façon de vivre ensemble.

DONNEZ À CÉSAR

CE QUI EST À CÉSAR…

(Dans les limites de la décence)

Mise en contexte

Dans une récente publication portant sur le déclin de la civilisation judéo-chrétienne et l’effondrement des puissances occidentales, référence a été faite à plusieurs ténors de cette thèse, dont le Docteur Jean Fils-Aimé. A cette occasion j’ai consigné ce qui suit pour présenter succinctement l’auteur précité.

Originaire du Nord d’Haïti, Jean Fils-Aimé s’est révélé un brillant étudiant et un chercheur émérite. Né d’une famille protestante et devenu lui-même pasteur protestant, il a entrepris, à travers de longues et profondes recherches, de faire la lumière sur ses convictions religieuses et sa mission de guide spirituel. Communication, Administration, Théologie, Histoire Médiévale, Psychologie, thèse de doctorat sur le Vodou haïtien versus le Christianisme, toutes ces études ont donné lieu a de nombreuses publications dont : « Vodou, je me souviens, le combat d’une culture pour sa survie », « Vodou 101 », « Et si les loa-vodou n’étaient pas des diables » …

La publication récente de son ouvrage-choc « 200 ans de Zombification Massive : Les Eglises Evangéliques d’Haïti, le temps des bilans » a bouleversé littéralement les congrégations protestantes en particulier et l’univers chrétien en général. Dès lors, il s’est donné pour tâche d’apporter un nouvel éclairage sur la compréhension de la Bible et de la spiritualité chrétienne, à travers des émissions hebdomadaires radiophoniques et télévisées de plus en plus prisées intitulées « LUMIÈRE SUR LE MONDE », diffusées à partir de Montréal, Canada.

Cet auteur prolifique et fort controversé s’inscrit d’emblée dans ce mouvement exceptionnel et charismatique qui remet fortement en question toute cette civilisation judéo-chrétienne qui a façonné l’Occident capitaliste. C’est d’ailleurs de ce façonnement que bizarrement ont émergé des absurdités humaines comme la traite des noirs, l’esclavage, l’holocauste juif, l’exploitation éhontée des enfants et des femmes dans l’industrialisation à outrance. Alors que la « Réforme Protestante », souligne Pasteur Fils-Aimé, est à la base de l’éclosion des grands pays modernes dits développés en Europe comme en Amérique, les propagateurs de ce nouvel Evangile n’ont semé que soumission, dépendance et aliénation dans le cœur et l’esprit des populations de leurs nombreuses colonies anciennes et actuelles. Et pour cause. Car derrière leur mission d’évangélisation et de démocratisation, la volonté inassouvie de domination demeure inaltérable.

C’est avec une rigueur méthodologique incontestable que Docteur Fils-Aimé dissèque des passages bibliques érigés en dogmes sur lesquels nombre de dispositions ont été établies pour justifier l’ensemble des exploitations et des injustices séculaires. Il étale avec justesse et minutie le caractère sexiste et raciste d’une certaine anthropologie biblique qui n’a plus sa place dans cet univers de convivialité et de fraternité auquel aspire tout être humain conscient de son essence faite de beauté et de magnificence.

Lors de son émission dominicale du 14 Juin 2020, Docteur Fils-Aimé a complété une série d’interventions relatives aux évènements scandaleux de discrimination raciale enregistrés encore récemment aux États-Unis d’Amérique. En effet, plusieurs citoyens et citoyennes de la communauté afro-américaine ont été sauvagement battus, arrêtés et parfois même assassinés par des policiers de race blanche, en pleine rue et en présence de nombreux passants. Le Pasteur, en réaction à ces atrocités répétées, a présenté des analyses en profondeur sur ce cancer qui gangrène la société américaine depuis plusieurs siècles, et du même coup, a formulé des propositions concrètes pour son éradication.

L’une de ces propositions consistait en la mise en place et la consolidation d’un pouvoir économique réel par les hommes d’affaires et les potentats de la communauté noire américaine, à l’instar des ressortissants américains d’origine juive. En effet, (je résume), les juifs ont compris depuis longtemps cette incontournable vérité que l’argent est le moteur de l’activité politique et que les grandes décisions gouvernementales sont le plus souvent des réponses destinées à satisfaire l’agenda des tuteurs financiers des hommes politiques. Ces derniers n’ont qu’un objectif, leur élection ou réélection. Penser autrement est un leurre.

Le combat des communautés noires n’est pas un simple combat idéologique ; leur vote, lors des joutes électorales, ne doit pas être sentimental, mais grégaire, pragmatique, collectif. Pour bien saisir l’essence profonde de cette suggestion du Pasteur et en déduire éventuellement toutes les conséquences, il est fort à propos d’en reproduire présentement les grandes lignes, telles que diffusées par l’auteur lui-même lors de cette émission spéciale mentionnée plus haut.

Docteur Jean Fils-Aimé : Stratégies économiques et politiques pour l’avancement des Peuples noirs.

‘’…Aujourd’hui, je viens vous entretenir de l’importance de l’unité dans une Communauté. L’unité, c’est le talon d’Achille des peuples noirs. Nous avons beaucoup de compétences, nous manifestons beaucoup de bonne volonté, mais pas d’organisations solides… Où sont nos hommes d’affaires ? Que font nos banquiers ? Il nous faut des organisations solides pour gagner la bataille contre le racisme. Aussi longtemps que nous sommes unis, personne ne peut nous battre…

…Je suis persuadé que le peuple juif recèle un paradigme qui peut inspirer les peuples noirs dans leur lutte pour leur libération, dans leur lutte pour l’égalité des droits, pas seulement des droits politiques, mais aussi des droits économiques, puisque les finances sont très importantes.

Nous sommes en 1995 ; les Etats occidentaux se préparaient à célébrer le cinquantième anniversaire de leur victoire lors de la seconde guerre mondiale. Le Congrès Mondial juif a choisi cette date ; il a profité de cette célébration pour réclamer quelque chose d’inouï en faveur du peuple juif. Il s’agit de l’affaire des « Comptes en déshérence des juifs », c’est- à- dire, les fortunes des familles juives- (en difficulté sous le règne des nazis) - fortunes déposées dans des banques suisses…

Dans un premier temps, les banquiers suisses parlaient de peanuts dans une centaine de comptes juifs. Mais avec la détermination et l’unité du peuple juif, le Congrès mondial juif a gagné sa bataille juridique et la banque suisse a remboursé pas moins de 1.2 milliard de dollars aux héritiers juifs, parce que cette communauté était unie ; elle s’était donné des organisations solides et déterminées à poursuivre le combat jusqu’à la victoire finale… Le peuple juif a des leçons à donner aux peuples noirs. Si nous sommes véritablement unis et solidement organisés, rien ne peut nous empêcher de nous imposer ; Il n’y a pas d’ennemi invincible.

Nous devons enseigner à nos enfants l’importance de l’argent ; Si je suis fort économiquement, je suis à peu près sûr que je peux imposer mon agenda. Celui qui prétend que l’argent n’est pas important est un menteur… L’argent domine le   monde. Le pouvoir économique mène aux autres pouvoirs.

« L’émotion est nègre, tout comme la raison est hélène »         proclamait L.S. Senghor. L’assassinat de George Floyd nous a mis dans les rues ; nous sommes prêts à tout. Feu de paille. L’ennemi nous connaît bien ; d’ici quelques mois tout va rentrer dans l’ordre…

Il fut un temps, si vous êtes italien, que vous ouvrez une Pizzeria et que vous osiez acheter votre fromage dans une fromagerie autre qu’italienne, ce n’est pas compliqué : dans les heures ou dans les jours qui suivent, on vous brûle votre Pizzeria. Je ne suis pas peut-être d’accord avec la méthode, mais regardez la motivation…

Encore une fois, nous faisons face à cet inextricable dilemme où il faut choisir entre l’objectif final et la stratégie de combat, entre la fin et les moyens. Entrer de plein pied dans le système capitaliste déshumanisant pour combattre les injustices que ce même système provoque, constitue un choix extrêmement difficile. D’autant que les prédateurs se révèlent de plus en plus imbattables sut leur propre terrain.

DONNEZ À DIEU

CE QUI EST À DIEU…

(Rien à voir avec les Religions)

Aucun être sensé, « aucun nègre conscient » ne saurait rester indifférent face à cette proposition stratégique que suggère le pasteur haitiano-canadien dans le cadre de la lutte contre le racisme qui fait rage encore en plein 21ième siècle. Cette stratégie, dans la mesure où elle en demeure une, ne pourrait comporter, à première vue sans conséquences dommageables, de nuances paralysantes et inutiles.

Mais, il y a toujours un mais, compte tenu de la relativité des choses humaines, étant donné les aléas et les impondérables inhérents à tous combats en faveur de la justice, il y a sans doute lieu d’approfondir et de fignoler davantage cette démarche éminemment utile en la circonstance.

En effet, l’histoire de notre Humanité, depuis la nuit des temps jusqu’au jour d’aujourd’hui, est jalonnée de luttes interminables, de révolution, de contre-révolution, de mouvement irréversible, de cris de désespoir, de « enough is enough”, “jamais plus, jamais”. Et pourtant, sans crier gare, on revient au “statu quo ante”, à la case de départ. C’est à partir de ce malheureux constat que j’ai inscrit dans une de mes précédentes réflexions ce qui suit :

  - ESCHATOLOGIE- APOCALYPSE

          Ce vocabulaire macabre qui a défini les premiers temps troublés du Christianisme naissant, a pris ces temps derniers une ampleur considérable qui bouleverse les esprits à travers le monde. En effet, les croyants de toutes confessions religieuses ne cessent de répéter à tue-tête que nous sommes à la fin du monde. La prolifération des armes de destruction massive aussi bien que la course effrénée des États pour l’obtention des armes nucléaires suscitent tout naturellement cette psychose de peur généralisée.

          Par ailleurs, nous assistons de façon presque passive à une perte quasi totale des valeurs fondamentales qui ont constitué le socle des grandes civilisations dites de lumière. Ces constats terrifiants ont suscité en mon esprit les interrogations suivantes tirées de ma publication sur le Nouveau Savoir.

          « On ne peut s’empêcher de se demander comment se fait-il que les plus fins cerveaux de l’intelligencia mondiale, que les détenteurs des grandes connaissances régissant l’Univers, que les bénéficiaires de la conscience universelle n’arrivent point à supplanter tous ces génies du mal qui prennent notre Humanité en otage. « Ce qui m’effraie le plus, s’indigne Martin Luther King, ce n’est pas l’oppression des méchants, mais l’indifférence des gens de bien. » Par ailleurs, « il n’est pas nécessaire d’être méchant pour faire le mal ; il suffit bien souvent de ne rien faire », souligne Gandhi.

          En effet, il est étonnant de voir avec quelle facilité le règne de la haine et de la méchanceté s’installe allègrement dans pratiquement toutes les avenues de l’existence humaine. Le monde perd de plus en plus ses repères dans sa recherche du Bien total, pour laisser libre cours au déferlement du vice et de l’indécence.

          Le vrai combat de l’humain se situe à ce niveau de conscience entre le Bien et le Mal, entre ce désir profond de sérénité, d’harmonie, d’authentique solidarité, et l’obsessionnelle tentation à l’égoïsme, à la domination sur toutes ses formes. Indubitablement, ne sommes-nous pas au bord du gouffre ? Sans vouloir jouer au prophète de malheur, nous pouvons affirmer que le danger de déflagration générale est à nos portes ; les signes avant-coureurs de cette apocalypse se manifestent assez clairement aux yeux de tous ceux qui ont des oreilles pour entendre et des cœurs pour comprendre. 

          Le spectacle apocalyptique qui est projeté sous nos regards en ce vingt-et-unième siècle naissant, nous donne l’impression que Jéhovah, Allah, Père Eternel, les dieux de tous poils, avec la complicité de nos dirigeants politiques et religieux, ont déserté leur territoire céleste et décident de s’affronter « au finish » sur la terre des humains. Sommes-nous déjà parvenus dans la terrible Vallée d’Armageddon pour le combat final entre le Bien et Mal, tel que prédit dans le Livre de l ‘Apocalypse ?

          D’aucuns profiteurs insouciants se targuent d’en avoir vu d’autres, et ce que nous vivons actuellement, prétendent-ils, fait partie du cycle normal de l’évolution des choses de ce monde. Pourtant les faits sont éloquents et les évènements de plus en plus significatifs. Les grandes puissances perdent un peu de leur arrogance et sont de moins en moins sûrs de l’invincibilité de leur domination écrasante et de leur hégémonie malfaisante. Les Républiques bananières se réveillent et les enfants des rois questionnent leur héritage.

          Les prétendus détenteurs du savoir et de la civilisation font l’amère expérience des conséquences inéluctables de l’établissement de leur système machiavélique, d’un « certain Ordre Mondial » dont l’objet final demeure l’Exploitation et la Domination.

  • Une intelligence approfondie des scandales de tous ordres qui marquent notre vécu contemporain, à travers tous les compartiments de l’existence, sur le plan sanitaire, politique, économique, religieux, d’une part,
  • Une analyse sur le temps long et dans une perspective globale de l’histoire authentique, d’autre part,

Tout cela permet de mieux comprendre ce qui nous arrive.            En Europe comme en Amérique, au Moyen Orient comme en Afrique, en Chine comme aux Antilles, nul n’est épargné, et personne digne de foi ne peut prétendre ne pas comprendre. Nous ne faisons que récolter ce que nous avons semé. »

          L’hégémonie blanche, européenne, judéo-chrétienne s’est évertuée pendant des siècles à monopoliser tout le savoir humain, bien souvent arraché de force à d’autres civilisations que les dernières découvertes révèlent bien antérieures à la sienne. Ce phénomène d’ethnocentrisme incongru a retardé considérablement le véritable épanouissement du genre humain, après avoir falsifié sciemment ou saboté littéralement toutes les richesses scientifiques et culturelles de cette Antiquité perdue.

L’explosion de l’Intelligence Nouvelle provoque à son tour le réveil de la Conscience Universelle dont les manifestations apparaissent clairement ces temps derniers.  Ces manifestations, nous les avons résumées à l’intérieur de cette sentence significative mentionnée un peu plus haut :       

          « Les Républiques bananières se réveillent et les enfants des rois questionnent leur héritage. »

UN MONDE NOUVEAU

REDÉFINIR LE VIVRE ENSEMBLE

PAR UNE DIPLOMATIE HUMANISTE

Depuis un certain temps, les prises de conscience apparaissent clairement chez les protagonistes dans les deux camps, aussi bien chez les exploités que parmi les prédateurs.  Ces derniers prennent de plus en plus conscience de leurs crimes contre les populations exterminées, réduites en esclavage, déshumanisées et exploitées. Tandis que les premiers, après des siècles d’intoxication culturelle et religieuse, semblent retrouver enfin leur humanité profonde et décident de se prendre en main et d’organiser eux-mêmes leur avenir envers et contre tout ; Fils-Aimé s’en fait l’écho et le promoteur parmi bien d’autres.

          Cet état de choses tend à développer une certaine espérance face à ce tourbillon d’incertitude et de peur qu’engendre la perspective de l’établissement probable de ce Nouvel Ordre Mondial. La machine hégémonique des grands décideurs du monde constitue, sans l’ombre d’un doute, une puissance redoutable, compte tenu  de son expérience millénaire, de ses récentes découvertes extraordinaires encore inconnues du grand public ; grâce aussi à ses réseaux serviles d’information et de communication, å la naïveté et å la passivité d’une bonne majorité du « troupeau des humains », rendus dociles et soumis avec la complicité des églises qui ne cessent de propager leur promesse de vie éternelle dans un au-delà idyllique.

L’Argent, la Compétition ?

« L’argent, disait le Pape François, est l’excrément du diable ». En effet, en dépit de son importance indiscutable, en particulier dans l’univers capitaliste - (tel que souligné précédemment dans l’argumentation de la proposition du Pasteur), cet argent devient un instrument de malheur et de dépravation surtout quand sa possession constitue une sorte d’obsession et son utilisation un outil d’exploitation.

D’un autre côté, indépendamment du caractère « stimulatif » de toute compétition, il est étonnant de constater que ce phénomène, quand il est mal géré, entraîne inexorablement les individus autant que les collectivités à des excentricités incroyables. Bien que la vie moderne soit essentiellement basée sur la compétition, en particulier dans l’univers capitaliste avec la libre concurrence, nous subissons de plus en plus les méfaits de ce stimulant, appliqué bien souvent à de très fortes doses. Dans le Commerce, dans l’Industrie, dans les Sports, dans les Armements, dans la Propagande politique et religieuse, dans les Systèmes scolaires, cette compétition est omniprésente. L’élitisme devient la règle fondamentale ; « que les meilleurs gagnent », c’est la formule universellement adoptée.

Alors chacun, chaque groupe, chaque pays s’arrange pour être le plus fort, le plus riche, le plus exploiteur, donc le meilleur, le gagnant. Malheur aux perdants ; pas de place pour les faibles, les vieux, les inadaptés. C’est le règne des élites, la domination des champions. A cette phase de la réflexion, il est impératif de réviser de façon objective les notions de « gain » et de « perte » qui sont les deux pôles de la compétition. Pour ce faire, il y a lieu d’établir la comparaison avec ces fameuses notions du « bien » et du « mal » mentionnées plus haut…

Ce dualisme machiavélique qui a dominé en particulier l’Occident capitaliste, lui-même formaté à partir de la civilisation judéo-chrétienne dans sa version pervertie « césaropapale », ce dualisme a construit un monde bipolaire incompatible avec notre humanité multiple et complexe. Cette complexité de notre réalité humaine - qui en fait toute sa richesse -, ne saurait s’accommoder d’une catégorisation à deux paliers, sans doute très utile dans une perspective conjoncturelle, telles les luttes périodiques contre les discriminations de toutes sortes basées sur le sexe, la race, l’appartenance sociale, politique ou religieuse.

En effet, dans ce combat difficile pour l’établissement effectif de la dignité humaine sous toutes ses formes, il convient de dépasser nos différences, aller bien au-delà de nos préjugés pour découvrir ensemble ce « modus vivendi », ce vivre ensemble incontournable qui demeure l’objectif final de notre humanité commune. Cette découverte qui doit nécessairement tendre vers une appropriation intelligente, ne peut se réaliser qu’à travers une éducation en profondeur, basée elle-même sur une compréhension réelle des êtres humains en relation, de leur histoire, de leurs convictions et de leurs espérances.

Après des millions d’années d’histoire, à la suite des siècles de combats incessants pour la survie et la domination des êtres humains vis-à-vis d’autres êtres humains, toute intelligence avisée peut aboutir à cette terrible conclusion que la violence et la compétition font partie intégrante de la réalité humaine. Dans ces conditions, faire semblant d’ignorer cette évidence existentielle ne fait que l’empirer et la rendre incontrôlable. Dans une démarche de recherche de solution véritable, il convient en premier lieu de juguler cette violence et ce système de compétition déloyale et sauvage, en les orientant vers des activités positives et rentables. Les jeux olympiques et grandes compétitions sportives, artistiques, scientifiques demeurent des hauts lieux d’exposition de l’intelligence humaine apprivoisée. N’est-il pas exaltant de voir deux boxeurs se congratuler l’un l’autre après un combat sans complexe exécuté selon les règles de l’art. Au départ, aucun pays n’est exclu des jeux olympiques, et les exigences des compétitions sont valables pour tous.

L’établissement de règlements internationaux équilibrés et la consolidation des Institutions de surveillance et de résolution des conflits forment une deuxième étape dans cette recherche solution par rapport      à l’indéniable agressivité humaine. La Société des Nations de même que l’Organisation des Nations Unies constituent des efforts très louables de mise en place de structures permanentes de solidarité et d’entraide entre les peuples. Il est dommage que des brebis galeuses ou des rapaces impénitents viennent souvent semer le trouble et le désarroi dans ces démarches de convivialité effective.

Alors, la construction de ce monde nouveau requiert une intelligence nouvelle et des stratégies novatrices, en tenant compte et des leçons de l’histoire et des exigences du présent.

                                    Gabriel Toussaint Guillaume

                                                      Juin 2020

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