La tendance générale, dans notre civilisation ‘’ça va de soi’’, est de considérer comme faits acquis tous éléments de culture, toutes habitudes de société, toutes valeurs familiales et religieuses qui ont résisté à l’usure du temps et dérouté le questionnement des sceptiques. Nationalité, Religion, Appartenance politique, Modèle de société, ces grandes orientations qui sont à la base de tous choix de vie, ne semblent guère préoccuper le commun des mortels. On se contente de naître, de vivre sa petite vie et de mourir en paix avec la bénédiction de notre sainte mère l’Église et les regrets circonstanciels de notre entourage immédiat.
Dans le domaine des croyances et des pratiques religieuses, il n’est pas étonnant de constater la même soumission aveugle de presque tous ‘’les fidèles’’ aux directives dogmatiques établies. Les rares circonstances où nous assistons à une remise en question quelconque, se terminent malheureusement par une condamnation pure et simple par les autorités ecclésiastiques, une ‘’excommunion’’ et même quelquefois une mise à mort des contrevenants taxés d’hérésie.
La prise en charge du sacré et sa confiscation par la gente cléricale, à travers une multiplicité de rituels et d’interdits d’ordre moral, diminuent considérablement la possibilité pour le simple fidèle de rechercher la vérité et d’établir des relations personnelles et responsables avec l’histoire et avec le divin. Il n’est pas étonnant dans ces conditions de relever chez bon nombre de croyants une sorte d’infantilisme religieux, à travers une foi peu éclairée susceptible de pérenniser les horreurs de l’idolâtrie, idolâtrie qui a caractérisé principalement les premières populations de l’Antiquité. Il en est de même pour beaucoup de citoyens qui se laissent embourbés dans des discours propagandistes des politiciens qui n’ont pour objectif que de fourvoyer le troupeau des humains, dans une perspective de domination et d’exploitation.
Le dilemme humain, constituant la toile de fond de mes réflexions, a suscité dans mon for intérieur des sentiments d’humilité et de sagesse qui ont la vertu de me garder de toute arrogance et intolérance face aux réels analysés. La démarche intellectuelle, quand elle est menée avec une certaine honnêteté, a tendance à remettre en question toutes valeurs et tous dogmes souvent érigés par des institutions séculaires pour garantir leur stabilité. Ce questionnement est la conséquence normale du principe consacrant la relativité des toute disposition humaine.
Notre intelligence serait-elle incapable de parvenir à cette mise en commun, sans doute relative, mais suffisamment efficace pour éviter cette gabegie inconcevable, ce spectacle hideux et intolérable qui devient de plus en plus le lot de notre vécu quotidien ? C’est dans ce contexte difficile extrêmement déroutant que la question du ‘’devoir d’intelligence’’ se pose et s’impose à tout être humain digne de ce nom, comme le souligne dans toutes ses conférences à travers le monde le professeur Tariq Ramadan, philosophe suisse d’origine égyptienne et de confession musulmane.
C’est face à ce constat malheureux que le ‘’devoir d’intelligence’’ devient de plus en plus impératif et interpelle aussi bien la société civile que le monde religieux. D’où le bien-fondé de cette présente réflexion souhaitant l’éclosion de cette « INTELLIGENCE NOUVELLE » devant conduire à la ‘’DÉCOLONISATION DES SAVOIRS’’, savoir historique, savoir politique, savoir religieux, savoir scientifique, confisqués depuis des siècles par des prétendus codificateurs de notre monde. Puisse la Sagesse Suprême, bienveillante et miséricordieuse, qui a souvent guidé ‘’nos Pères’’, éclairer nos intelligences, pour nous conduire à travers des sentiers lumineux vers cette Sérénité profonde que l’Hmanité tout entière réclame de tous ses vœux. Qu’il en soit ainsi ! (Extraits du Livre ‘’L’INTELLIGENCE NOUVELLE’’)
GTG