Par. le Professeur Gérard Gène.
En 1789, c’étaient les plus discrédités et les plus corrompus comme Talleyrand, Danton, et surtout Mirabeau, qui avaient soulevé le peuple contre la Monarchie en France. Ils avaient profité du chaos qu’ils avaient créé pour se remplir les poches. Or, ce qui se passe actuellement en Haïti nous fait justement penser à cette page maculée et sanglante de l’histoire de France. Ne pourrions-nous pas nous servir de cet exemple déplorable pour nous ressaisir à temps ? Sans boule de cristal ou de drogues hallucinogènes, nous pouvons observer les faits et prédire que l’aurore des jours éclatés, n’illuminera pas le ciel d’Haïti dans un proche avenir. Mais l’histoire universelle foisonne en merveilleuses surprises. Qui sait ? Voici notre lecture.
- 1) Le Dr. Ariel Henry reste ferme à la barre, malgré les accusations de complicité de meurtre qui pèsent contre lui. En achetant le silence des plus bruyants de l’opposition, les flots tumultueux s’apaisent. C’est bien pour cette raison qu’il parle d’un (gouvernement apaisé).
- 2) Il chasse presque tous les ministres nommés par le président Jovenel Moïse, afin de pouvoir intégrer quelques sinistres personnages qui auraient dû être en prison pour divers actes de forfaiture. Un (parrain) ne recrute pas des enfants de chœur.
- 3) Le Conseil National de Transition, formé par plusieurs têtes bien faites, est négligé au profit d’une clique d’opportunistes cyniques, qui réclamaient à hauts cris, il n’y a pas longtemps, le partage du pouvoir, en quête d’un enrichissement rapide au détriment de la République.
- 4) Le Dr. Ariel Henry vient de renforcer sa position, en s’octroyant trois différentes fonctions au sein du gouvernement. Une grande première dans l’histoire du pays.
- 5) La question du référendum et le changement de la Constitution ne sont pas mis de côté, car il a réalisé que c’était une astuce que le président Jovenel voulait utiliser pour pouvoir brouiller le processus électoral. Or il sait très bien que cette démarche est éminemment inconstitutionnelle.
- 6) L’enquête sur la mort du président Jovenel Moïse est gelée officieusement. C’est une évidence. La mort d’un témoin clé en prison, la révocation d’un ministre et d’un commissaire, le vol des documents dans le bureau du nouveau responsable du dossier, entre autres, en disent long.
- 7) La Communauté internationale vient de renouveler son soutien sans équivoque au Dr. Ariel Henry, en mettant 600 millions de dollars américains à sa disposition, par le truchement de la Banque Mondiale et la Banque Interaméricaine de Développement. Or, c’est un secret de polichinelle. Quand le Chef de l’État d’un pays sous développé reçoit des centaines de millions de dollars, coup sur coup, il sait que c’est un coup de pouce pour réaliser un agenda secret bien spécifique. Qui vivra verra, dit-on.
Par ailleurs, la révocation de M. Claude Joseph peut bien se révéler un coup machiavélique. En effet, on ne devra pas s’étonner que ce fidèle serviteur de la Communauté internationale, pose officiellement sa candidature à la présidence. Le terrain est bien préparé. N’est-ce pas cet homme courageux, selon plus d’un, qui a osé contredire le président de la République Dominicaine, sur une question concernant Haïti ? Celui qui a réclamé l’extradition de Palacios et d’Andal ? Pour ces actions éclatantes, n’a-t-il pas été démis de sa fonction de ministre des Affaires étrangères ? Et de ce fait même, n’est-il pas une victime du Dr. Ariel Henry ? L’accueil triomphal qu’il a reçu à son retour dans le pays est assez éloquent. Désormais, il se dresse en opposant face au pouvoir. Un candidat potentiel qui vient doubler la mise auprès de madame Martine Moïse. Oui, cette mise à l’écart dans l’éclat, frise un coup de maître digne d’un Kenneth H. Merten.
Le pays est encore dans l’attente d’un leader sans peur et sans reproche, qui viendra débarrasser la scène politique haïtienne de tous les scélérats qui l’encombrent. Dans ce temps rêvé par toute la nation, l’insécurité ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Notre pays pourra alors prendre son élan vers un développement optimal. Ce n’est pas une vue de l’esprit. Une seule génération suffit pour l’accomplissement de cette apothéose.
Prof. Gérard Gène