RELIGION: MISÈRE ET ESPÉRANCE

1.- L’Absurdité Historique

Pour la plupart des hommes, c’est sans doute plus confortable de vivre au jour le jour, de se contenter de schémas tout faits, de dogmes établis, des plans de salut, de promesses idylliques, de lois, de commandements. Limités, faibles, affublés de besoins élémentaires, asservis par des déterminismes quasi incontournables, exposés à des environnements impitoyables, le commun des mortels, les moutons de Panurge, les charbonniers croyants ne se soucient guère ni de l’origine, ni de la fin de l’homme. Dans ces conditions, ils laissent aisément à d’autres le soin de penser pour eux, de planifier leur devenir et même d’organiser leur quotidien.

Cette attitude, indigne de l’intelligence humaine, laisse le champ libre aux messies de tous poils, aux rédempteurs de tout acabit, aux innombrables sauveurs de l’Humanité. L’histoire ancienne aussi bien que les récits contemporains nous font part d’un étalage sans borne de ces faiseurs de systèmes, ces bâtisseurs de religion, ces leaders charismatiques qui entraînent allègrement le troupeau des humains dans des labyrinthes interminables, parsemés, prédisent-ils, de ciels bleus, d’édens verdoyants, ou de demeures paradisiaques.

Cet état de choses ne constituerait pas un problème majeur, si son implantation ne s’accompagnait pas généralement d’une politique d’embrigadement systématique, suivi et alimenté par des guerres sans merci, des tueries à tour de bras, des génocides organisés…D’après certains historiens dignes de foi, les guerres de religion ont fait plus de victimes que tous les autres conflits meurtriers enregistrés au cours de l’histoire de l’Humanité.

Et tout cela, au nom du BIEN, au nom de DIEU, au nom d’ALLAH, au nom de la CIVILISATION, contre le MAL, contre SATAN, contre la BARBARIE… par les Croyants, les Fidèles et les Civilisés contre les Païens, les Infidèles et les Sauvages. Cette terminologie est le plus souvent à la base de toutes les grandes campagnes individuelles ou sociétales n’ayant pour objectif final que la Domination et l’Exploitation des populations conquises.

2.- Nouvelles espérances

Avec le temps, nous avons appris å rejeter ces idoles qui encombraient lamentablement l’existence humaine. Il n’est sans doute plus question d’adorer le soleil ou tout autre élément naturel; Les indulgences plénières ou partielles, « les neuvaines, les dizaines, les centaines » deviennent de plus en plus des rites du passé et obsèdent de moins en moins le quotidien du vécu chrétien ; le sacrifice humain ou animal n’est plus de mise de façon officielle.

Mais, en analysant bien la marche des affaires “religieuses”, on est en droit de se demander si, aujourd’hui encore, nous n’avons pas adopté d’autres idoles avec la pérennisation de ces absurdités antiques. (Cf. : Les fameux systèmes socio-politico-économiques, les grandes religions dogmatiques et intrangisantes).

A bien regarder l’attitude des croyants d’aujourd’hui, on risque de chercher longtemps avant de trouver une différence notoire d’avec ceux de l’Antiquité. Comme eux, nous sommes en adoration face à tout phénomène qui dépasse notre entendement.  Nous inventons comme eux des dieux “à notre image et à notre ressemblance”, et comme eux nous nous efforçons de nous tirer d’affaires en adoptant les mêmes subterfuges mercantiles que nous utilisons dans nos relations avec nos semblables, les humains. “Je te fais une neuvaine, ô Saint Jude, et j’attends le résultat de mes prières…”    « Je donne des dollars à la quête du dimanche et l’Église me promet d’être récompensé au centuple… »

En somme, le grand problème pour l’intelligence humaine n’est peut-être pas la foi, mais plutôt l’objet de la foi. Les matérialistes, les épicuriens, les « scientistes », croient en ce qui est matériel, concret, palpable, logique et qui donne une satisfaction immédiate ; mais leurs croyances s’ébranlent face à la finitude, aux limites insupportables des réalités terrestres. L’être humain semble aspirer tout naturellement vers un univers plus épanouissant où la vie ne connaît point de frontière. Quel que soit le nom ou la forme qu’on puisse lui donner, cet univers supranaturel paraît de plus en plus être à la portée de tout homme et l’expérience de la foi  se révèle comme l’unique chemin pour y aboutir. D’où la nécessité ‘’d’une certaine religion’’ qui prend en compte la peur et l’angoisse humaines et suscite une douce espérance aussi bien dans l’ici-bas temporel que pour l’au-delà éternel. 

Cette nouvelle forme de religion s’apparenterait davantage à ce qu’on pourrait définir comme un ‘’christianisme ésotérique’’. Ce courant spiritualiste de tendance essénienne reflète de façon particulière cette ‘’église intérieure’’ mise en lumière très souvent par le Christ lui-même et par la suite par l’auteur du quatrième Évangile, le disciple que Jésus aimait, qui serait selon toute probabilité Jean l’Ancien et non l’apôtre Jean, fils de Zébédée, frère de Jacques le majeur. Cette église intérieure est en opposition à l’église conventionnelle que traditionnellement nous expérimentons à travers le courant césaropapiste ; ce courant a pris naissance sous l’instigation des Empereurs romains Constantin et Théodose avec le concours des premières communautés chrétiennes. 

A propos de cette imposition de l’histoire, nous les croyants, en particulier chrétiens et musulmans, nous sommes prisonniers d’une terrible illusion. Le philosophe spiritualiste Jean STAUNE souligne admirablement cet état de choses en se référant à ‘’la théorie de la Caverne de Platon’’. Il affirme entre autres : 

‘’Nous devons lever les voiles des apparences pour renaitre de l’esprit, comme le souligne le Prophète de Nazareth. A la suite du grand théologien, Pierre Teilhard de Chardin, il insiste pour dire que nous sommes capables de prendre librement notre essor vers le Ciel, mais trop souvent nous ne voulons pas, embourbés que nous sommes dans le confort du matériel. Le cadeau que nous pouvons faire aux humains, c’est d’aider ceux qui le veulent à apprendre à découvrir ce qu’ils sont et ce pourquoi ils sont faits :

‘’NOUS DEVONS SORTIR DE NOTRE ANIMALITE, CAR NOUS SOMMES DES ETRES SPIRITUELS QUI FONT L’EXPERIENCE DU CHARNEL, COMME ADAM ET EVE.’’

                                                                     GTG/ extraits revus et complétés, août 2022.

Poème.      DOUCE ESPERANCE 

DOUCE ESPERANCE

Il y eut un soir, il y eut un matin.

Sur l’immense chaos Il étendit la main ;

Et la Terre et les Cieux, les Astres et les Mers,

Tout devient Harmonie, merveilleux Univers.

Il fallait un gérant, un administrateur,

Un digne Partenaire au divin Créateur. 

Créé à son image et à sa ressemblance,

L’Humain péniblement pénétra l’existence.

Nous vivons depuis lors l’étonnante aventure

Débordante de joies et de grandes blessures.

Mais en dépit de tout nous gardons confiance

Car nos cœurs sont remplis d’une douce espérance

Les fruits sont mûrs et la saison nouvelle,

Les échos de la paix fortement nous appellent.

Baissons les pont-levis et brisons les barrières ;

La Justice et l’Amour ignorent les frontières.

Espérance, Espérance, 

Insondable Espérance !

Que ta flamme à jamais illumine le monde,

Et que ton énergie en nos cœurs surabonde. 

‘’Sa Bondye sere pou ou,

Lavalas paka pote l ale’’.

Ayibobo, Amen !

Amen, Alelouya !

GTG/ Décembre 2022

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