LE SALUT ET LE FAIT RELIGIEUX
Dans de précédentes publications, cette problématique du Salut de l’Être humain aux prises avec la démarche religieuse a fait l’objet de multiples considérations sous des titres évocateurs comme : ‘’Religion : Misère et Espérance’’ , ‘’Le Concordat de 1860’’.
A cette occasion, l’impact décisif du fait religieux sur l’Histoire longue des communautés humaines a été clairement souligné :
L’histoire ancienne aussi bien que les récits contemporains nous font part d’un étalage sans borne de ces faiseurs de systèmes, ces bâtisseurs de religion, ces leaders charismatiques qui entraînent allègrement le troupeau des humains dans des labyrinthes interminables, parsemés, prédisent-ils, de ciels bleus, d’édens verdoyants, ou de demeuresparadisiaques.
Cet état de choses ne constituerait pas un problème majeur, si son implantation ne s’accompagnait pas généralement d’une politique d’embrigadement systématique, suivi et alimenté par des guerres sans merci, des tueries à tour de bras, des génocides organisés…D’après certains historiens dignes de foi, les guerres de religion ont fait plus de victimes que tous les autres conflits meurtriers enregistrés au cours de l’histoire de l’Humanité.
Et tout cela, au nom du BIEN, au nom de DIEU, au nom d’ALLAH, au nom de la CIVILISATION, contre le MAL, contre SATAN, contre la BARBARIE… par les Croyants, les Fidèles et les Civilisés contre les Païens, les Infidèles et les Sauvages. Cette terminologie est le plus souvent à la base de toutes les grandes campagnes individuelles ou sociétales n’ayant pour objectif final que la Domination et l’Exploitation des populations conquises.
En dépit de ce constat révélateur des incohérences et des absurdités des religions, il y a lieu de se demander s’il est vraiment sage d’écarter le fait religieux de la réflexion contemporaine et d’envisager une ‘’laïcité absolue’’, telle qu’elle est recommandée et pratiquée dans de nombreuses confréries européennes en général et dans certaines Institutions américaines en particulier. Se moquer du sacré prend de plus en plus une posture moderne, et la spiritualité devient pour plus d'un une réalité obsolète. Au nom de la séparation de l’État et de la Religion, dans un rejet systématique des absurdités et des prescriptions intolérables enregistrées à l’intérieur de certaines congrégations religieuses fondamentalistes, l’anathème est jeté.
Au plus loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’Humanité, le fait religieux se révèle un élément incontournable. L’être humain, dans son essence même, recèle une part de spiritualité qui est incompatible à un matérialisme exacerbé, tel qu’expérimenté ces temps derniers. ‘’L’humain est un spirituel éprouvant le charnel’’.
Les Grands Empires de tous les Temps et le Pouvoir temporel en général ont toujours recherché, avidement ou de manière subtile, une assise religieuse, un accompagnement spirituel pour asseoir et consolider leur gestion et s’assurer de l’adhésion inconditionnelle de leurs populations. L’Histoire des sociétés regorge de ces exemples éclatants d’associations du Pouvoir Temporel d’avec l’Autorité Spirituelle. Le cas le plus spectaculaire est celui des Empereurs romains Constantin et Théodose avec les Premières Communautés chrétiennes.
Toutefois, il convient de signaler le caractère ambigu de certaines de ces associations ‘’laïco-religieuses’’. En effet, le danger quasi incontournable est la possibilité de l’un des pouvoirs de supplanter l’autre ou de le dominer. Le Prophète de Nazareth a proposé une solution intelligente à cette controverse séculaire en déclarant à ses disciples : ‘’Donnez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu’’.
Il est indéniable que le développement spectaculaire de la Science et la maîtrise progressive des construits naturels ont tendance à vouloir expulser le fait religieux, et ce, de façon brutale, sans aucune considération atténuante. Toutefois, l’imbroglio qui épouvante la gestion désastreuse de notre Terre, ne pourra être évacué que par la reconnaissance et le respect de la dignité de tout être humain et de tout l’être humain (matériel et spirituel).
Tant et aussi longtemps que cet être humain, dans sa complexité et dans son entièreté, ne sera pas la référence ultime de toute planification et organisation, la démarche de salut demeurera lettre morte, et notre Terre deviendra un repaire de zombis. Aussi, la nécessité d’une religion épurée de toutes ses ambiguïtés malveillantes, l’exigence d’une spiritualité authentique tournée vers le bien-être de tous, voilà ce qui pourrait être les éléments constitutifs de tout plan de sauvetage du genre humain.
GTG/ décembre 2024.