À la dimension de l'Histoire

À LA DIMENSION DE L’HISTOIRE

Pour la plupart des hommes, c’est sans doute plus confortable de vivre au jour le jour, de se contenter de schémas tout faits, de dogmes établis, des plans de salut, de promesses idylliques, de lois, de commandements. Limités, faibles, affublés de besoins élémentaires, asservis par des déterminismes quasi insurmontables, exposés à des environnements impitoyables, le commun des mortels, les moutons de Panurge, les charbonniers croyants ne se soucient guère de l'histoire, ni de l’origine, ni de la fin de l’homme. Dans ces conditions, ils laissent aisément à d’autres le soin de penser pour eux, de planifier leur devenir et même d’organiser leur quotidien.

Cette attitude, indigne de l’intelligence humaine, laisse le champ libre aux messies de tous poils, aux rédempteurs de tout acabit, aux innombrables sauveurs de l’Humanité. L’histoire ancienne aussi bien que les récits contemporains nous font part d’un étalage sans borne de ces faiseurs de systèmes, ces bâtisseurs de religion, ces leaders charismatiques qui entraînent allègrement ''le troupeau des humains'' dans des labyrinthes interminables, parsemés, prédisent-ils, de ciels bleus, d’édens verdoyants, ou de demeures paradisiaques.

Cet état de choses ne constituerait pas un problème majeur, si son implantation ne s’accompagnait pas généralement d’une politique d’embrigadement systématique, suivi et alimenté par des guerres sans merci, des tueries à tour de bras, des génocides organisés… 

Richesse, Pouvoir, Célébrité constituent dans une très large mesure les critères de réussite que la société moderne nous impose. A voir évoluer les gagnants d’aujourd’hui, à regarder au fond des choses, on est en droit de se demander si ces fameux critères de réussite ont vraiment apporté, malgré les apparences, bonheur, et épanouissement à l’être humain.

Il est incontestable que toute analyse ou réflexion, quelle qu’objective qu’elle puisse paraître, charrie indubitablement des préjugés conscients ou inavoués, compte tenu de l’histoire personnelle, familiale, sociale et religieuse de chaque auteur. La vision première, la conception brute de tout analyste est forcément tributaire de sa position par rapport à la chose analysée.

La cause principale de tous les déboires de nos sociétés aussi bien traditionnelles que modernes, est sans nul doute le manque de compréhension du réel à gérer. Dans diverses considérations émises par des décideurs politiques, religieux, économiques, il existe comme un refus quasi systématique de faire la part des choses, et de mettre tout en perspective pour parvenir à une juste appréciation. 

Il n’est pas superflu d’insister sur cette mise en perspective dans toute démarche d’analyse et de compréhension de notre réalité d’être humain. Il est très difficile de découvrir toute la beauté et toute la magnificence de la forêt, quand on reste figé devant un arbre, si beau soit-il. D’où la nécessité de prendre du recul par rapport aux choses pour mieux saisir un ensemble plus révélateur. Des penseurs émérites ont souligné de façon claire cette nécessité de la dimension historique. Voici en vrac quelques citations :

‘’Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture, ressemble à un arbre sans racines… (Marcus Garvey)

‘’Un peuple qui oublie son passé, se condamne à le revivre (W. Churchill)

‘’Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir’’ (Maréchal Foch)

Pour ma part, j’admets sans ambages être inspiré par le message chrétien, compris dans sa version authentique, basée essentiellement sur l’amour, l’humilité et la tolérance. Ce message imprègne naturellement toutes mes perceptions du réel humain, aussi bien que les solutions que je propose humblement aux diverses problématiques existentielles.

GTG/ décembre 2023

Leave a Reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.