LES US ET COUTUMES VERSUS LES GOUVERNEMENTS !
- Nouvelles Connaissances
« Le monde moderne évolue à une vitesse vertigineuse et l’adaptation des aînés ne se fait pas sans heurt. » Cette constatation relatée sous-entend le nombre incalculable de connaissances nouvelles que le cerveau humain doit emmagasiner pour se mettre au diapason de la réalité d’aujourd’hui. L’apparition fulgurante de la Science Informatique et son application dans pratiquement tous les domaines de la vie humaine ont bouleversé littéralement les assises de la société dite traditionnelle.
En effet, cette société traditionnelle s’est évertuée à mettre en place, pendant des générations, un certain nombre de principes, de règles, d‘habitudes, des us et coutumes qui ont fait leurs preuves et qui ont résisté admirablement à l’usure du temps et aux assauts des innovateurs. Tout était planifié, codifié, exécuté en fonction de ces lignes directrices et tout un chacun s’y conformait, d’abord pour sa propre subsistance et aussi pour la survie de l’ensemble.
La machine, le système fonctionnait à plein rendement grâce à l’imbrication heureuse de toutes ses composantes. Famille, École, Église, Commerce, le monde politique; la société tout entière avait les mêmes références et suivait quasiment les mêmes directives. Aucune tolérance n’était admise pour les « innovateurs hors-la-loi», les marginaux, les sceptiques, « les hérétiques et les profanateurs».
L’Informatique est arrivée et tout s’ébranle. Le jeune, avec un cerveau plus frais et la nuque moins raide, s’y adapte rapidement. En un rien de temps, il collecte, emmagasine et gère des connaissances qui prendraient des années pour être appréhendées dans la société traditionnelle. L’ordinateur devient son compagnon de tous les jours et les « gadgets électroniques », ses instruments privilégiés de travail. En un tour de main, ou plus précisément au maniement de quelques touches, il se trouve en contact avec l’univers entier et peut fouiner allègrement dans toutes les bibliothèques du monde. Le temps, l’espace, la communication ne constituent plus des handicaps dans les relations humaines, tant sur le plan individuel que dans le domaine scientifique.
On ne peut qu’applaudir face à de telles merveilles et en présence de tant de possibilités. On assiste réellement à une transformation en profondeur de la vision et de la gestion du monde. Il faut espérer que ces facilités extraordinaires mises en évidence par ces nouvelles connaissances puissent servir réellement à l’épanouissement de toute l’Humanité.
Cependant l’expérience nous demande d’être prudents. Il se trouve, en effet, qu’avec le développement vertigineux de la science et de la technologie, le monde moderne perd progressivement un certain nombre de valeurs fondamentales qui faisaient toute la force de la société traditionnelle. On constate avec amertume le développement d’un égoïsme cynique dans les relations humaines aussi bien que dans les rapports internationaux. Les personnes âgées sont reléguées de plus en plus dans des isoloirs déshumanisants et les communautés ne sont considérées qu’en fonction de leur rentabilité et selon des barèmes égoïstement établis par les plus puissants. La compassion, la générosité, l’amour désintéressé ont perdu beaucoup de terrain dans nos nouveaux systèmes de société.
A- LA VIE MODERNE
Il s’agit maintenant de faire référence aux aspects particuliers de nos sociétés modernes avec leurs multiples avantages aussi bien que leurs inconvénients. Ce modernisme dont il est question est caractérisé principalement par l’émergence des activités industrielles et l’urbanisation tous azimuts de nos environnements campagnards. Ces changements en profondeur ont transformé de façon radicale les us et coutumes de nos sociétés traditionnelles.
De même que sur le plan individuel et familial, les jeunes d’aujourd’hui, nantis de connaissances nouvelles et de facilités procurées par le développement des sciences informatiques, ont un comportement tout à fait différent de leurs devanciers, de même nos sociétés modernes sont réorganisées en fonction des nouvelles données industrielles, commerciales et environnementales.
C’est désormais une vérité de la Palisse : notre monde est devenu un grand village. L’Informatique a littéralement révolutionné l’univers de la Communication ; l’information est à la portée de tout un chacun et la science fait merveille dans tous les domaines. C’est la civilisation de l’Électronique et nous ne pouvons que nous réjouir de tous ces aspects positifs.
Mais, il y a toujours un mais, la modernisation entraîne dans son sillage un certain nombre de défaillances extrêmement nocives à l’épanouissement réel de l’être humain. Ce dernier, sans qu’on s’en rende compte, devient littéralement un simple numéro qu’on insère tout bonnement dans la petite machine magique, l’ordinateur, pour trouver la solution à tous ses problèmes. Il est étonnant de constater que le système industriel joint à la politique d’informatisation généralisée a tendance à éliminer tous contacts humains pour éviter l’interférence émotionnelle, cause de tant d’erreurs.
Hélas ! Dans cette course folle vers l’automatisation généralisée, on oublie une chose extrêmement importante qu’on pourrait définir comme « la subtilité de l’entité humaine » qui ne peut être gérée exclusivement de façon mécanique.. En voulant éviter ces erreurs, déplorables certes, que l’élément humain ne saurait éviter dans une gestion trop émotionnelle des problèmes, la vision moderne engendre des frustrations encore plus néfastes. Il est frustrant, en effet, de converser à tout bout de champ avec des enregistrements, quelle que soit la démarche entreprise ou l’information recherchée. Il est évident que, dans un contexte de réduction des coûts des services, ce système de renseignements enregistrés se révèle sans nul doute très profitable.
Par ailleurs, la robotisation poussée à l’extrême a pour effet d’annihiler cette touche humaine indispensable dans les relations à tous les niveaux. Tant dans le domaine de la Médecine que dans celui de la Communication, il s’est avéré de plus en plus évident que cette « touche humaine » vient suppléer efficacement aux faiblesses de la technique et de la science, si bénéfiques qu’elles puissent être. Que de bienfaits et de soulagement peut apporter à une personne souffrante un simple regard compatissant ! Une poignée de main, un sourire, une accolade fraternelle, un effort réel de conciliation aboutissent bien souvent à des résultats plus positifs que toutes les guerres du monde et tous les procès retentissants.
L’approche agressive et purement conflictuelle dans la résolution des désaccords humains est indigne de l’intelligence humaine et aboutit bien souvent à des solutions dévastatrices tant pour le « gagnant » que pour le « perdant ». L’analyse du phénomène « COMPÉTITION » peut aider à saisir le danger d’abêtissement inhérent à toute démarche trop agressive dans les relations humaines.
B- LE MONDE TRADITIONNEL
Au plus loin que l’on remonte dans l’histoire de notre Humanité, les humains se sont toujours livré une compétition impitoyable frisant même l’obsession. La lutte pour la possession des terres et de ressources de toutes sortes a constitué le leitmotiv des royautés et des seigneuries d'autrefois. C’était la loi de la jungle.
Mais par la suite, les conflits et les guerres se sont révélés plus dévastateurs que productifs. Alors, les humains sont parvenus à définir peu à peu des règles de conduite moins sauvages et des moyens pacifiques de solutionner les différends. L’établissement de ces règles et l’utilisation de ces solutions ont donné lieu à ce qu’on a tendance à appeler « la Diplomatie », « les Us et Coutumes », « la Tradition ».
Comme décrit précédemment, ce monde traditionnel a pris corps à partir d’une codification systématique des us et coutumes auxquels tout un chacun se soumettait religieusement. La communauté, devenue ainsi une entité réglementée et stable, avait prépondérance sur l’individu. Cependant, chaque élément de la communauté avait sa place et les relations interpersonnelles aussi bien qu’internationales étaient régies par des lois connues et respectées par tous. C’est ainsi que dans les familles traditionnelles, l’exclusion n’était point de mise ; enfant, jeune, adulte et vieillard vivaient en toute simplicité, dans le respect et la dignité. Parallèlement chaque pays se faisait le devoir de participer convenablement au « concert des nations. »
Les principes et les règles qui régissaient la communauté familiale ou sociale se transmettaient de génération en génération à travers une chaîne ininterrompue. La trajectoire existentielle de tout un chacun était en quelque sorte tracée d’avance et l’environnement général évoluait dans un certain immobilisme volontaire, garantie essentielle, pensait-on, pour la survie de l’espèce humaine et de la Communauté.
Cette mise en place éliminait, il est vrai, toute surprise désagréable venant de la part de certains innovateurs audacieux sortis des rangs. La tranquillité et le confort du connu valaient beaucoup mieux que l’incertitude et les déconvenues de l’aventure dans l’inconnu. Cette philosophie a sans doute perduré pendant un certain temps, mais la soif inassouvie de la connaissance et le désir insatiable du dépassement chez l’être humain ont eu raison de l’immobilisme traditionnel.
Ainsi apparaît progressivement le siècle des grands questionnements, la période des recherches et des expérimentations. Les prophètes, les illuminés, les messies, les conquérants, les scientistes, les aventuriers affluent de toutes parts. L’esprit humain découvre ses immenses potentialités et les horizons sans limites qui s’ouvrent devant lui. Ses démarches d’appréhension et de maîtrise du réel qui l’entoure, vont de succès en succès. Très Grande Satisfaction : « Mission accomplie ! »
Il arrive malheureusement que certains conquérants, trop imbus de leur puissance, rejetant tous accords et conventions, commodités et traditions, parviennent à l’idée de dominer le monde, jusqu’au au point de vouloir remodeler l’univers selon leurs propres critères qui sont loin d’être en harmonie avec ceux inscrits dans la nature même. Tout ceci aboutit à ces déplorables guerres des civilisations, et à cet interminable conflit des générations qui stigmatisent le panorama mondial actuel.
C- QUELLE SOCIÉTÉ ET POUR QUEL HUMAIN ?
Nous sommes à un tournant décisif de notre aventure humaine. La question primordiale doit être posée et prise en considération. Nos sociétés répondent-elles aux aspirations fondamentales de l’être humain? Non, non, trois fois non. Et alors, quoi faire ? Saupoudrage ! Rupture totale ? Allons-y, réfléchissons librement, il faut s’y mettre…
(Des propositions concrètes: Voir ''La bonne Gouvernance via la République?)
GTG/ décembre 2023