Un autre historien engagé écrit.

Nouvelles révélations grâce aux fouilles de Russel Gmerkin.

                                   Qui dit vrai ?

                       Les pièges de l’imagination

Un livre, une série d’émissions sur You tube sonnent le glas des mythes et prétendues vérités gravées dans la pierre.  La liste des mythes et mensonges qui ont bercé notre enfance et perverti notre éducation de citoyens du monde est évidemment trop longue pour qu’on s’aventure à l’écrire ici. Contentons-nous de mentionner seulement les deux plus saillants :

  1. La Grèce est le berceau de la civilisation.
  2. La Bible est la parole infaillible de Dieu.

Dans un style amusant, brillamment pédagogique, l’émission « Mobali Parle aux Kamits, introduit Russel E. Gmirkin qui explique son livre « Platon Et La Création de La Bible Des Hébreux ».

L’auteur, Russel Gmirkin se définit d’abord comme un détective de l’Histoire, c’est-à- dire un écrivain qui, avant tout s’est assigné pour tâche de débroussailler la jungle, détruire les mythes et rétablir la vérité historique dans toute son ampleur, sa candeur et sa brutalité. Tout cherchant devrait s’intéresser à ce livre malgré son prix élevé (environ 200 euros). En voici les quelques perles qu’on peut déduire après avoir écouté l’émission ou savouré le livre :

  1. La Bible est plus d’inspiration platonique que divine. Ce fut Platon, lui à qui nous devons peut-être tout ce que nous disons de l’âme (Lire Platon, l’Egypte et la Question de l’Ame, par Frédéric Mathieu), qui imposa sa philosophie et sa vision du monde que, pour bien diriger un peuple ou une nation, il faut des lois ; que si on peut obtenir que ceux qu’on dirige croient que ces lois, dans un passé très lointain, ont été ordonnées par un dieu tout-puissant que tout le monde craint, et si ces lois sont introduites  dans une littérature nationale unique que tout le monde accepte comme sacrée (sous peine de châtiment, sans doute), ce peuple, cette nation obéiront aveuglément à ces lois de génération en génération.
  2. L’obsession, la fixation de l’Occident sur l’homosexualité peut avoir résulté d’un faux-pas de Platon. Voulant légiférer comme maitre à penser de la Grèce, il fut auteur de deux lois contradictoires : « Si vous êtes un héros de guerre, vous avez droit à qui vous voulez, homme ou femme ». Puis, devant les problèmes évidents qu’une telle prérogative aux vainqueurs/conquérants entrainait dans le ménage traditionnel, Platon s’amenda : « Il ne saurait y avoir, cependant, ni adultère ni homosexualité qu’en secret ». Une version brute du très récent, « Don’t ask, Don’t tell » américain, ajoute en rigolant, Gmirkin via son excellent interprète, Tshiboy Kabwe. Beaucoup des récits de l’Ancien Testament doivent leur existence et inclusion à l’influence culturelle grecque et aux prouesses de l’intellect juif. Dans les œuvres littéraires de ces deux ethnies, on retrouve invention, emprunts, histoires vraies, anecdotes, , théâtre et poésie, sagesse antique et plagiats (particulièrement de l’Ancienne Afrique et de la Mésopotamie), tels les psaumes  et les proverbes ; et, surtout dans le camp des « orphelins d’Abraham », une expertise hors pair dans l’art de réarranger à leur avantage un récit réel ou fictif, pour se tailler, avec une fierté nationaliste, une réputation de supériorité exceptionnelle, surfaite dont certains grands des leurs, comme Albert Einstein, ne se réjouissent point.

Il va sans dire que, en ce temps-là où vécut Platon (428/427-348/347 BCE), la Grèce était polythéiste, et que le Dieu suprême s’appelait Zeus qui, coopté plus tard par les cultures vaincues ou conquises par l’esclavage ou le colonialisme, au gré de la religion organisée, deviendra Dieu, God, Allah, etc. En effet, Dieu et God se sont rencontrés dans le vocabulaire assez tard dans l’histoire des peuples ; au 9ème siècle pour « Dieu », et au 6ème siècle pour « God » (in Christian Codex Argenteus). Ils n’existent pas verbatim en Araméen ni hébreu, langues antiques d’où la Bible-mère (le Livre originel), est sensée avoir été traduite. Aucune Bible n’existait avant le Septuagint. Aucune avant l’entrée des grecs dans l‘Histoire. L’argument que Dieu a toujours existé chez tous les peuples sous des vocables différents, est bien vrai, cependant on serait bien idiot de croire que Mulungu (ou Murungu, Mlungu, Zuma) des langues Bantues, auprès des Européens et fondamentalistes américains, aient la même résonnance que le dérivé de Zeus mal prononcé en français, « dieu ». Il est à parier que dans ce monde dominé par l’anglais et le dollar, statistiquement, dans le vocabulaire mondial, God, Dieu, et leurs dérivés dans les langues latines germaniques et scandinaves, n'aient la part du lion.

L’essai ici n’est pas pour débattre que Dieu existe ou qu’il n’existe pas. Cet article ne propose qu’un coup d’œil rétrospectif sur l’Histoire au nom de la vérité. Disons-le en partant : la mise sur le tapis vert, n’aurait de sens que s’il en était de la perception que l’Occident se fait de l’Extraordinaire Intelligence Créatrice que le monde chrétien aujourd’hui appelle Dieu, perception imposée par l’épée, la torture, par la peur, les menaces, et fort souvent dans le sang, aux soumis, aux peuples colonisés, non pas de l’égrégore « Dieu » lui-même. Ainsi, passant tout au crible de l’analyse, l’auteur de Platon Et La Création De La Bible Des Hébreux » nous livre les conclusions suivantes :

Les patriarches ne sont que fiction. Abraham, Isaac et Jacob n’ont jamais existé. Cette notion des 12 tribus d’Israël : une indubitable fabrication inspirée du fait que les Grecs subdivisaient leur peuple en groupes (12 ou 6) pour mieux les répartir dans l’exécution des tâches militaires, l’accomplissement des devoirs civiques et, à tour de rôle, les intégrer dans des obligations administratives. Les grecs aussi déléguaient par tirage au sort en lieu et place d’élections. De tous les 12 noms de tribus, seuls appartiennent à l’Histoire ceux de Judah et de Gad. Judah fut plutôt un ancien royaume et Gad, un autre, libéré des Israelites par un certain King Meshah, un Moabite. Jamais Israël et Judah ne furent auparavant un seul et même royaume où auraient régné un roi David ou Salomon dans une ville appelée Jérusalem. Ce n’est que bien tard dans l’histoire que, de proprio motu, ils s’étaient joints l’un à l’autre à des fins de résistance. Ainsi parle l’Histoire !

  1. Le récit de l’Exode ? absolument fictif. Moïse est mentionné par deux historiens ; Hécatée d’Abdère, grec qui semble avoir rendu populaire le personnage de Moïse, et Manetho, égyptien, prêtre de Sérapis qui servit sous le premier Ptolémée. Hécatée parle d’un Moïse ordonné par une Egypte surpeuplée d’aller coloniser au nom de l’Egypte une Palestine clairsemée. Le récit de Manetho présente un Moïse différent. Sa narration, reprise en substance par les écrits de Josèphe, s’entremêle d’histoires de Hyksos athées, d’indésirables lépreux refoulés par deux fois vers la Judée ; en tout cas nul des deux écrits n’est copie conforme de ce que dit la Genèse qui plante les Egyptiens comme les mauvaises têtes. Le récit de la Genèse est en apparence une parodie. Berossus, prêtre savant qui servit au temple de Marduk en Mésopotamie, aurait traduit pour les grecs le Enuma Elish, une version similaire mais plus vielle et plus haute en couleurs que le récit de la Genèse. La Pâque, contrairement à ce qu’affirme l’Eglise, fut une fête consacrée à l’agriculture. Exode, Moïse, et les tables de la Loi, bref, la Bible n’existaient pas avant Platon. Les Papyrus d’Eléphantine, une collection de quelque 175 anciens manuscrits d’histoire juive, sur un parcours de 100 ans, bien avant la Bible, ne font mention ni de Moïse, ni de l’Exode ; ni patriarches, ni Esdras, ni personne ! Les lois du Deutéronome étalent la philosophie, le point de vue grecs de la bonne gouvernance, et certaines, en toute probabilité, vinrent du génie créateur du grand philosophe. Il n’est aucun doute que la mythologie grecque témoigne d’un talent de romanciers hollywoodiens parfait. On peut même croire que l’Odyssée de Moïse fût un calque prodigieux de la légende grecque que Hercules reçut des dieux la prophétie que ses descendants devraient un jour conduire son peuple vers une Terre Promise, en plus d’être saupoudré un peu de la légende du roi Sargon d’Akkad. Quiconque ait la chance de lire The Red Tent (La Tente Rouge) d’Anita Diamant ou God Knows (Dieu le Sait) de Joseph Heller se rendrait à l’évidence que le romancier juif, comme les grecs, d’ailleurs, écrit pour créer. Aujourd’hui encore nous disons avec ses admirateurs : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ». Dans cette narration épique, la scène du Cyclops, par exemple, par sa vivacité prend le lecteur à la gorge. Et pourquoi pas ? C’est ce qu’obtient le romancier quand il a du talent. Et la Bible est un peu ça.
  2.  « Environ 726 ans, le Prophète Michée avait prédit que Jésus-Christ devait naître à Bethléem » cette phrase je l’extrais d’un texte appris par cœur, dans la tendre enfance, par ma sœur aînée et moi.  Pourtant, selon Gmirkin, la prophétie de Miché aurait été dans la Bible entre 170 ans et 400 ans avant Jésus-Christ. Comment croire alors qu’un livre ait dit une chose 556 ou même 326 ans avant qu’il n’existe ? On peut parier, selon les analystes, que tout l’Ancien Testament aurait été écrit quelque 170 ans avant notre ère. Esdras n’a jamais existé, » laconiquement affirme l’historien Gmirkin. Son nom n’est nulle part dans les livres d’histoire. Ni de la Mésopotamie, ni de l’histoire officielle des juifs. Le Salomon historique : un roi assyrien, de l’autre côté de l’Euphrate ; jamais un roi des juifs qui ait eu son trône à Jérusalem, dit avec assurance l’historien-détective. Tout le reste est légende !
  3. La fameuse lettre dite d’Aristée, à son frère Philocrate (150 avant notre ère, 100 ans après le Septuagint), aujourd’hui considérée une œuvre fictive, démêle l’écheveau à quoi ressemble la notion d’un livre sacré traduit identiquement en grec par 70 savants à partir d’un texte hébreu, en ce temps-là une langue qui s’écrivait sans voyelles, sans espaces, et sans signes de ponctuations. Répétons :  70 scribes, parmi lesquels probablement des petits vieux à vision affaiblie, avant même l’invention des lunettes au 13e siècle de notre ère, sans se consulter les uns les autres, réalisèrent le prodige inouï de traduire un texte obscur, en grec, et leurs traductions concoururent comme par magie ! Ainsi disent des exégètes militants et inconditionnels de la Bible comme merveille inspirée de Dieu. Judah Aristobule, un juif savant qui vécut en Alexandrie fit passer la légende sous la fausse épigraphe de « La Lettre d’Aristée ». Dit Gmirkin, Alexandrie inventa la science de la bibliothèque. Chaque livre était consigné dans un « catalogue de la bibliothèque », avec titre, date de parution et nom d’auteurs. Il n’est aucun doute que le Livre de Moïse ne fut pas une traduction. Voici alors comment tout simplement cela se passa : Un pharaon, Ptolémée II Philadelphus, s’enquit auprès des prêtres juifs de la véracité du récit que les juifs reçurent de leur tout-puissant dieu un livre sacré, le Livre de Moïse, et des lois qu’ils jurèrent d’observer pour toujours. Ce roi, demanda que ce livre avec ses lois, fût mis à sa disposition. Le sénat juif, lors aussi appelé la Septante, docile, s’exécuta. Il se mit immédiatement au travail et produisit le « Septuagint » (en français, La Septante) traduit de l’hébreu.  Non, dit l’historien-détective, il n’en fut pas ainsi ! La vérité : le sénat juif (70 individus travaillant de concert) s’en fut jusqu’en Alexandrie, se retira dans la grande bibliothèque, écrivit en grec, puis délivra au monarque inquisiteur un texte qu’ils firent passer pour la traduction heureuse d’un vieil original hébreu (an 250 avant notre ère). 

Que les faits ont la tête dure ! Que la vérité est difficile à ensevelir ou à exhumer !  Heureusement qu’elle a ses héros, ses martyrs, ses apôtres et ses mécènes. Des chercheurs émérites, Ralph Ellis, Shlomo Sand et beaucoup d’autres n’ont ménagé ni énergie, ni fortune pour tout fouiller et généreusement partager leurs découvertes. Shlomo Sand, avec une rigueur scientifique, a établi que les romains engagèrent contre la Judée une guerre d’extermination et qu’il n’y eut jamais de déportation de juifs vers Rome. De Ralph Ellis, nous apprenons que Jésus a peut-être de plus fortes relations ethniques avec la Perse, Rome, l’Egypte qu’avec la Judée. Quand le Talmud irrespectueusement appelle Jésus Balaam et dit de lui qu’il est fils d’une prostituée et d’un soldat romain, ce blasphème est-il proféré par allusion au narratif que le supplicié du Golgotha aurait plus de filiation biologique avec Cléopâtre et César qu’avec David ?  L’intrépide cherchant nous informe qu’avant son suicide par piqûre de serpent, Cléopâtre eut des enfants de Julius César, puis de Mark Anthony. Ironie du sort ou simplement omnipotence de l’éternel féminin, ce fut une fille putative, Thermosa, qui l’emporta presque sur Césarion, l’héritier presumptif (mais malheureux) dans les visées de la voluptueuse souveraine de l’Egypte. Cette toute petite fille, Thermusa (Thermuthis ou Thea-Musa), aurait survécu rien que pour devenir la mère de Miriam, mère de Jésus.  De plus, Ralph Ellis, après avoir, par ses fouilles, rendu plausible que les champions de la Bible et leurs maîtres à penser, au nombre desquels Josèphe Flavius, alias Yuzef Bar Matheus (Joseph d’Arymathée), alias Saül de Tarse, aient changé dates, lieux, noms et témoignages, postule que Jésus aurait été crucifié avec des cheveux blancs, vers la soixantaine ; qu’il fut brave guerrier et absolument révolutionnaire. Moi, j'ajouterais qu’il fut érudit, plein de sagesse et avec une vision du monde des plus belles et la plus fonctionnelle.

Qui dit vrai ? Dieu seul sait. Dieu, « l’Eternel Incorruptible et Seigneur des Mathématiques » ; selon une réflexion sur Wikipédia ; Dieu, le non anthropomorphique, l’inénarrable, qui fait un avec sa création, le Dieu qui est son univers, son multivers, tout leur contenu, et beaucoup plus encore !

 Au moment de terminer cet article, j’ai la bonne fortune de recevoir quelques perles de mes irremplaçables amis. Ils m’invitent, tous par souci de me protéger, à fouiller davantage, à lire ce que d’autres en disent, car, à la vérité, mon article pourrait être jugé un endossement inconditionnel de ce que dit Russel Gmirkin. Conseil salutaire, et j'ai écouté! ! Mais, sans révoquer mon droit de butiner, comme l’abeille, partout où il me semble voir des fleurs.  Sur ce, j’ai revisité Sam Harris du « Nouvel Athéisme, Jordan Peterson, l’auteur de « The Power of Mythological Archetypes « et de « The Heros’ Myth., Leonard Woolley, British archéologue, Joseph Campbell à qui nous devons la compréhension des « Quatre Fonctions de Base de la Mythologie. Et, enfin, au retour de cette replongée dans le monde de ces grands disserteurs/philosophes, maîtres-à-penser, je retiens, volontiers le sage avertissement de Sharouk Mustafa Ibrahim:

« Puissiez-vous n’être jamais la raison pour laquelle quelqu’un qui aime chanter, ne chante plus.  Ou que vous soyez la raison pour laquelle, quelqu’un qui s’habille de façon unique, désormais ne s’habille, qu’à l’ordinaire, jamais plus à son goût. Ou que quelqu’un qui toujours avec enthousiasme, parle de ses rêves, maintenant n’en parle plus ».

Puissiez-vous n’être jamais la raison pour laquelle quelqu’un laisse tomber une partie de lui-même parce que, vous, son interlocuteur, avez été l’éteignoir de ses aspirations, parce que vous auriez tué chez-lui toute motivation, parce que vous n’auriez pas su l’apprécier, jamais cessé de le critiquer à outrance, pire, avoir toujours été à son endroit, sarcastique. » Je souscris à cette exhortation de Sharouk Mustafa Ibrahim.

Ceci dit, mon seul désir est que je ne sois inutilement ici iconoclaste et irresponsable. Je n'endosse personne. Je ne veux que joindre ma voix à tous ceux qui croient que le brassage d'idées peut être utile dans une crise quasi planétaire, maintenant que la parole libérée offre à nous tous une opportunité naguère interdite. Personnellement, mon pays natal est mis sur le grabat par l'hypocrisie et l'ignorance hissées sur un piédestal, et l'humanité que j'adore, je la vois menacée d'extinction par le mensonge et le cynisme institutionalisés. Dans des écrits antérieurs que je défends encore, je me suis débattu pour convaincre qu’il y va du respect d’un droit sacré, que personne ne devrait mépriser ou en vouloir à quelqu’un d’autre en raison de croyances personnelles non partagées. Personne n’y échappe, nous portons et semblons avoir tous besoin de cette béquille (Saving Haiti/Saving The World -2008), et Comprendre Le Monde À Travers La Biologie-2019). Je sens toutefois un besoin de rappeler à la sagesse qu’il faut des balises, des garde-fous dont les bénéfices seraient évidents : Qu’aucun malheur, qu’aucun désastre, ou misères inutiles ne soient plus la conséquence de croyances erronées.

Et, puisque nous y sommes, parlons de la Religion : Joseph Campbell a dit : Toutes les religions sont vraies, mais aucune n’est littérale…Les croyants, ce sont des gens qui acceptent des métaphores pour des faits, les Athées, eux, savent que toutes les métaphores en religion sont des mensonges ». Il se peut que les deux aient tort. En effet, le même Campbell a écrit: « Les mythes sont plus importants que l’histoire, et ajoute, avec une pointe d'ironie: « l’Histoire c’est du journalisme, et nous savons combien l’histoire, elle, est crédible ! » Vouloir qu’à la place des mythes il n’y ait que des histoires vraies, peut être une préoccupation intellectuelle valable, mais cela remplace-t-il avantageusement la poésie, une magnifique peinture, une chanson, un beau roman, une belle pièce de théâtre, ?  Ou est-ce supérieur en beauté, en instruction civique et morale qu’un conte de fée ? La réponse est claire : Non ! Alors, voici la simple vérité :

Que toute l’histoire soit un mythe, il y a danger de perdre ou de corrompre des générations entières. Aussi, point de modèle d’héroïsme digne de foi, et le sens du sacré peut être à jamais perdu ! Et quand une postérité avec un plus fort quotient intellectuel prendra la relève, il ne sera pas bien, qu’à leurs yeux, nous soyons des farceurs ou des imbéciles. Soyons donc tout heureux et tout aise que certains mythes passés pour histoires s’estompent d’eux-mêmes sous les projecteurs de la Science. Qu’un mythe, au contraire, usurpe le trône de l’histoire, et demeure pendant longtemps fonctionnel, pour le bien de l’humanité, Dieu soit loué! Mais, attention, quand des mythes sont responsables de la misère, de crimes contre l’humanité, de destructions d’autres cultures, de génocide, d’injustices, de discriminations et préjugés de toutes sortes, Il vaut la peine de vérifier qu’ils ne sont pas des faits historiques et le plus grand service à l’humanité est de les classer comme tels et les mettre au musée.

Qu’on en exige de meilleurs, et qu’on y invite la Science et la Divine Providence, la vraie, espérons-le, heureusement mieux définie, mieux perçue, mieux appliquée qu’elle ne l’a été été jusqu’à présent. Il y a des mythes qui ont fait leur temps ; ils n’ont plus de mérite et d’utilité, plus de vertu opérationnelle. Il y a vraiment dans les livres sacrés des histoires qui sont dangereuses, il y a des recommandations dans le Lévitique et le Deutéronome qui sont affreuses, Il n’y a pas pire impitoyable prières imprécatoires que les psaumes 109 et 129. Là, on est loin de l’Evangile du pardon des offenses, du « Père, pardonne-leur car lis ne savent pas ce qu’ils font », et de la sagesse de Madiba. Que de perdre le sang-froid devant les inquiétudes et exhortations alarmantes d’un Jordan Peterson, certaines, bien sûr, bien-fondé, il vaut mieux qu’un philosophe, submergé dès l’âge tendre de 13 ans dans le monde complexe des Ayn Rand (eugéniste), Aldous Huxley, Aleksandr Solzhenitsyn, George Orwell etc. soit contrebalancé par un Joseph Campbell, et pourquoi pas, par un Luc Charlot, ne serait-ce que par droit d’aînesse. Puisque son génie est né au moment où moi j’allais être admis l’école de Médecine ! Il vaut aussi sûrement la peine, pour les besoins de l’équilibre, qu’il débatte un Sam Harris. De même, à m’entendre exhorter à prendre le contre-pied de ce que disent un Shlomo Sand un Ralph Ellis parce que Leonard Woolley, Archéologue, a fait des fouilles qui ont confirmé le récit d’Abraham parti d’Ur en Chaldée, ou que l’histoire juive officielle est incontournable, le clinicien en moi dit : « pas si vite ». L’histoire officielle nous a trop longtemps bernés… Continuons les recherches. D’ailleurs, quand un prédicateur, fils de prédicateur, subventionné par l’Occident Chrétien, probablement littéraliste biblique et fondamentaliste de surcroît, muté en archéologue, part à la recherche de preuves scientifiques d’un récit de la Bible, nous devons être prudents. Il y’a fort à parier qu’inévitablement il a ce que l’anglais depuis James Wason appelle : « observation bias », en plus de « cognitive bias ».

Ainsi, c’est avec un mélange de reconnaissance, de respect et également de scepticisme, exigé par l’esprit scientifique, que je le salue ainsi que tous ceux-là qui ont pioché si durement pour aider à nous informer.

En tout cas, il est indéniable que Platon, Aristote, Thalès, Pythagore, etc., tous, aient été s’instruire, s’informer et se former auprès de nos ancêtres Kémites.

Un penseur indépendant a un devoir d’humilité de faire le pari de la bonne foi à tant d’autres qui croient encore que l’on vit mieux en puisant sans-cesse entre Tartuffe et Machiavel ; que le noble mensonge de Platon parfois sert mieux que la vérité ; que la réalité nue, sans la fumée métaphysique, est souvent un mets peu attrayant. On doit, toutefois, se méfier de ceux-là qui, pour assoir leur point de vue, assouvir leur soif de pouvoir, leur rage de dominer, se sont prévalus à tort ou à raison de Romains 3 v. 7 (Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur?), de leurs capacités intellectuelles, de la force brutale, leur puissances géopolitique, militaire et technologique pour abrutir, mentir aux peuples, aux femmes, leur ôter le sentiment de leur importance réelle, s’assurer l’allégeance des autorités temporelles et enfin, prendre avantage des cœurs brisés et de nos quelques bontés humaines. Cependant un si fort jugement, au final, seul appartient à Dieu, celui qui sait tout. Mais nous dirons, jusqu’à preuve du contraire :

Il n’y a qu’une seule race : la race humaine et, entre l’homme et la femme, toute prétention à une quelconque supériorité est aberration absolue. Personne n’est noir, blanc ou jaune parce que maudit ou béni par la faute d’un ancêtre quoi que disent des livres sacrés ou non-sacrés. 

Ce n’est pas vrai que c’est par un seul homme, induit en erreur par une femme, que le péché est entré dans le monde. L’auteur ou les auteurs de la Genèse et Saül de Tars, ou St-Augustin ont tort. Ils se sont avérés une petite clique misogyne. La spiritualité vaut bien plus que le zèle et n’a que faire des préjugés culturels !  L’Occident et ceux qui ont validé ses crimes devraient faire amende honorable.  Il en est temps. C’est une condition obligatoire pour le nouveau départ.  L’héritage gréco-judéo-chrétien n’est pas le critère sine qua non de la vraie civilisation.L’Afrique fut la première civilisée et la première civilisatrice. 

La Grèce piètrement et hypocritement plagia l’Ancienne Egypte. Elle n’est pas le berceau de la Civilisation ; c’est une imposture. Il faudrait repêcher les valeurs enfouies ; à bas les manipulateurs de la vérité, les fossoyeurs et romanciers de l’Histoire! L’esprit scientifique est universel, et la Science n’a pas de frontières. Les peuples et nations peuvent et doivent s’entraider et non s’entre-détruire. Que chaque pays soit libre d’exploiter ses ressources naturelles et sa force de travail sans interférences mesquines. La solidarité doit être dans le partage consenti ; l’avenir, la survie de l’humanité, de cette planète Terre astreignent au partage. 

À bas le pillage et l’exploitation en quelque nom que ce soit.Que vive Jean-François Champollion, le scientifique intègre qui, avec impartialité, déchiffra les hiéroglyphes! Honneur et gloire à tout jamais à l’illustre haïtien, Anténor Firmin, auteur de « De L‘égalité Des Races Humaines ».! Que règne dans tous les forums scientifiques et centres de recherche l’esprit du plus grand savant du 20ème siècle, le nègre Cheikh Anta Diop, auteur de Nations, Nègres et Culture !

 JBLC 24 Août 2020         

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