QUI FRAPPE PAR L'ÉPÉE PÉRIRA PAR L'ÉPÉE!

QUI FRAPPE PAR L’ÉPÉE PÉRIRA PAR L’ÉPÉE !

(Matthieu 26/52)

« La force des armes est trompeuse », a rappelé le pape François le 1er janvier 2017 dans son message pour la célébration de la 50ème journée mondiale de la paix, après avoir cité les paroles de Mère Teresa recevant le Prix Nobel de la Paix en 1979 : « Dans notre famille, nous n’avons pas besoin de bombes et d’armes, de détruire pour apporter la paix, mais uniquement d’être ensemble, de nous aimer les uns les autres […]. Et nous pourrons vaincre tout le mal qu’il y a dans le monde ».

Ces sublimes déclarations ont la vertu de souffler une brise d’espérance dans l’univers délabré des rapports humains et des relations internationales majoritairement adoptés ces temps derniers.  Définitivement, on ne saurait détruire le mal par le mal. Cette inclinaison naturelle de l’humain à rendre coup pour coup, selon la fameuse loi de Moise, ne provoque en général qu’escalade et conflit interminableLes réalités sociales et politiques que nous expérimentons au quotidien, exposent malheureusement cet état de fait inconcevable.

En effet, il est indéniable de reconnaitre la persistance du mal en dépit du pardon et de la réconciliation enseignés par tous les grands courants religieux connus.                                        

‘’Peu importe l’époque, les lieux, les circonstances, les causes évoquées, les protagonistes déclarés ou voilés, l’ampleur des conflits et leurs effroyables conséquences, le règne du mal s’installe, s’intensifie et pérennise lamentablement dans toutes les sphères de l’existence humaine. L’histoire de notre Humanité est jalonnée de guerres et d’aberrations de toutes sortes : déportation, esclavage, colonisation, ‘’zombification’’, mondialisation, extermination’’.

La loi du Pardon et ses limites

L’idéal du pardon demeure, à n’en pas douter, la référence exceptionnelle dans un contexte de recherche de solution des conflits humains, mais il convient de retenir, en dépit de tout, que « l’excès en tout nuit, même dans la vertu ». En conséquence, l’application du pardon exige une certaine lucidité, un minimum de clairvoyance, pour éviter des dérapages incontrôlables dans le cadre de la gestion rationnelle des agglomérations humaines.

‘’La recommandation du Christ « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » reste et demeure un idéal chrétien quasi inaccessible pour la très grande majorité des hommes et des femmes de tous les temps. Il est entendu que Jésus ne saurait proposer une perfection au rabais, ni mettre des limites à l’épanouissement réel de l’être humain.

Cependant il se révèle de plus en plus évident que la raisonnabilité prétendue de l’être humain passe souvent, trop souvent même, par des phases fort déplorables de démence et de sauvagerie certaines. L’organisation de « l’ordre mondial », la marche de la cité, sans balise et sans retenues éthiques, demeurent des preuves concrètes de la difficulté des humains à faire taire ou même à contenir leur soif insatiable de dominer, d’exploiter, d’humilier leurs semblables. (Cf : ‘’L’Expérience Chrétienne’’)

Le « vivre en commun » ne peut se concevoir sans la mise en place de certaines règles de comportement acceptées et respectées de tous. Cette mise en place sous-entend également l’institutionnalisation de sanctions, de mesures régulatrices susceptibles de punir et de contenir les contrevenants, quels qu’ils soient. « La crainte est le début de la sagesse », car l’impunité est source d’anarchie.

GTG/ Juin 2024

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