L’ANTHROPOMORPHISME DES RELIGIONS
Le concept ‘’Dieu” a connu toutes sortes d’interprétations au point qu’il soit devenu la source première de nombreux et regrettables conflits qui divisent le monde dès l’apparition de l’être humain. Englué dans sa complexité ontologique, l’humain ne cesse de se débattre dans cette recherche inassouvie pour une saisie plus ou moins satisfaisante concernant ses origines et son destin.
Des intelligences hors du commun ont érigé au cours des âges des architectures philosophiques et théologiques fort intéressantes des mythes fondateurs qui ont ouvert bien des portes sur cet univers surnaturel, objet insaisissable des convoitises humaines. Ces nombreuses démarches à la fois intuitives et rationnelles seraient éminemment bénéfiques à l’évolution de l’humanité, nonobstant la tournure dominatrice et le caractère dogmatique qui caractérisent leur diffusion.
L’histoire de notre Humanité est jalonnée de ces incohérences sordides qui ressortent en particulier des religions dites révélées. La notion de Dieu évoquée au tout début de cette réflexion est sujet de controverses énormes en fonction des particularités et des subjectivités des communautés de croyances et d’expériences. Il est établi, en effet, que l’être humain ne peut connaitre qu’à partir de ses expériences, qu’en raison de son vécu. L’Épistémologie qui est la science de la connaissance, établit clairement cette vérité.
Alors il n’est guère surprenant que toute démarche spirituelle soit indubitablement entachée d’une ‘’couche humaine’’ qui la rend forcément relative. D’où la tendance générale de tous les fondateurs de religions d’enfermer le divin dans des enveloppes anthropomorphiques, ce qui a pour conséquence de faire de Dieu une personne, un être humain plus ou moins parfait, affublé de qualités, de défauts, d’une volonté, de sentiments, de plans, de projets, avec des comportements fort peu élogieux. Cette mise en place d’un divin énigmatique ne suscite guère ces relations harmonieuses souhaitables, d’abord entre les humains eux-mêmes, et par voie de conséquence avec le réel surnaturel.
Il est plus que temps pour que les guides spirituels mettent de côté ces images désastreuses et ces visions réductrices du divin, représentatrions teintées d’ignorance et de malveillance, pour parvenir à des perceptions plus émulsifiantes, conformes à la magnificence et à la majesté divines.
Après mûres réflexions, j’ai fini par comprendre que la grande angoisse de l'être humain, c'est le besoin insatiable de connaitre ses origines et son destin. Beaucoup de mouvements religieux proposent des réponses peu satisfaisantes sur ces questions fondamentales. La Bible dit "Ne cherchez pas ailleurs ce qui est en vous''. Le divin est en nous : Dominus vobiscum. Il est tout au fond de nos cœurs où Lui-même a placé un émetteur-récepteur pour une communication directe entre Lui et nous. La prière serait une utilisation effective de cette cellule humano-divine, une ouverture de nos cœurs à l'écoute de notre Créateur. Puisse-t’il en être ainsi.
GTG septembre 2024