LA DESCENTE AUX ENFERS

LA DESCENTE AUX ENFERS

LA DESCENTE AUX ENFERS

Il est déplorable (je pourrais même dire dégoûtant), de constater avec quelle désinvolture bon nombre de compatriotes haïtiens, parmi les mieux préparés, se chamaillent encore aujourd’hui, tant au pays que dans la diaspora, pour des miettes de pouvoir qui ne peuvent rien apporter de vraiment bon pour ce peuple qu’ils déclarent chérir de tout leur cœur. Hélas! C’est la perpétuation malheureuse du syndrome d’Esaü, ce fils aîné qui, par faiblesse et par voracité, vendit son droit d’aînesse pour un plat de lentilles (cf. Genèse, chap. 25, versets 29 à 34). Haïti est en effet le premier pays à revendiquer la liberté pour tous les êtres humains, en dehors de toutes considérations sexistes, raciales ou religieuses. 

La conjoncture complexe et quasi-inextricable dans laquelle est plongé ces temps derniers le pays entier, la dégradation physique et mentale enregistrée dans toutes les composantes de l’entité nationale, mettent à nue toute la problématique haïtienne. En dépit des leçons profondes que nous sommes appelés à tirer des séismes successifs qui frappent le pays, malgré l’échec évident et répété des mesures adoptées, et l’incongruité des politiques de plâtrage et de saupoudrage, nos décideurs s’entêtent éperdument à continuer le spectacle bouffon et hideux de l’indécence, de l’incompétence, de l’immoralité, sous la risée du monde entier. La passion de la destruction et de ‘’l’aplaventrisme systémique’’ semblent caractériser l’ensemble des démarches de nos responsables à tous les niveaux.

AGONIE

Je suis fatiguée de mourir,

Ma vie est en lambeaux.

Mon cœur, mes os, ma peau

Ne cessent de gémir.

Je pleure mes enfants enfouis sous les décombres,                                                                  

Mes jours et mes nuits sont de plus en plus sombres.

Nanpwen bouch pou pale! Le Prince n’a plus de Port ;

Requiem Aeternam pour des milliers de morts.

Ils viennent de partout gémir mon chevet;  

La Perle des Antilles n’est plus ce qu’elle était

Étrangers qui passez dans les rues de ma ville,

De ces rues à jamais réduites en guenilles,

J’ose vous demander de ne pas piétiner

Ce qui me reste encore d’humaine dignité…

                                  LE DERNIER RENDEZ-VOUS

…Ma vie est devenue le retrait de l’Absurde ;

Dans ma case à jamais réside l’Impossible.

Dans le calendrier du temps de mon pays,

Demain à chaque jour recule un autre jour;

Mon esprit a appris à cultiver l’espoir

        En couvrant mes dégoûts de désirs répugnants.

Mon cœur est prisonnier d’une carcasse humaine ;

Je sens ses pulsations au travers de mes mains

                  Tendues vers l’espérance,

Vers l’ultime rendez-vous avec la Dignité…

J’ai rendez-vous demain avec la Grande Histoire.

Le constat est de plus en plus évident : Nous sommes retournés quasiment à la case de départ, au temps maudit de l’esclavage. Le fameux CORE GROUP, indument dénommé ‘’Communauté Internationale’’, s’embourbe lamentablement dans des attitudes et dispositions tout à fait absurdes. Puisqu’il faut mourir, ayons le courage de choisir au moins notre mort. ‘’Debout et non à genoux’’.

Vive la Révolution ! 

GTG/ mars 2023

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