LES HAITIENS! QUI SONT-ILS?
HAITIENS! QUI SOMMES-NOUS?
‘’Quel est ce peuple-mien que je ne connais point ?’’
Dans une de mes publications que j’ai intitulée ‘’LE PEUPLE HAITIEN, MON PEUPLE, j’ai pris le temps de réfléchir longuement sur l’un des thématiques le plus controversé de notre réalité de peuple. Après une analyse systématique de notre dramatique, troublante et exceptionnelle histoire, je me suis permis de proposer à mes lecteurs une définition de l’être haïtien qui met en évidence toute la complexité de notre vécu humain qui débouche en somme sur un dilemme extrêmement difficile à décortiquer. Voici la teneur :
‘’L’être haïtien est un produit escamoté d’une copulation multiforme. L’Europe et l’Afrique ont copulé sans ménagement dans le lit moelleux des Tainos, sous le regard envieux de l’Amérique naissante dans la poursuite calamiteuse de l'opportunité pour tirer sa part de ce viol collectif.
Par ailleurs, en révisant mon éducation et les contradictions aberrantes qui l’enveloppent, je suis parvenu à cette conclusion que notre système scolaire n’est qu’une ‘’Saine Prostitution’’, originellement conçu et mis en place par le fameux ‘’Concordat de 1860’’. C’est en fait le titre du poème que je peux résumer ainsi :
J’ai les pieds en Afrique,
J’ai la caboche en France,
On m’apprit le respect du dollar tout-puissant,
On me vante de parler et d’écrire “ comme un blanc” ;
Voilà qui fait de moi un nègre cultivé,
D’une culture de mots et de verbes sonores
Qui permettent de dire ce que l’on ne fait pas,
Et de paraitre beau
Quand on est qu’un salaud.
Ces précédents tableaux tout à fait énigmatiques présentent un portrait fort peu reluisant de ce qu’on pourrait appeler ‘’le peuple haïtien’’. Toutefois, en dépit des démarches nébuleuses et indécentes que nos détracteurs séculaires ne cessent de produire pour occulter les heures glorieuses de notre histoire, il est indéniable que nos ancêtres ont fait montre d’une résistance exceptionnelle et d’une détermination exemplaire.
Aujourd’hui encore, en dépit de la conjoncture déplorable combinant la méchanceté des uns et la naïveté du grand nombre, on peut déceler une prise de conscience de plus en plus manifeste d’un ‘’petit reste’’ qui me fait conclure mon poème comme suit :
Mais je sens dans mes veines couler un sang nouveau
Qui fait battre mon cœur au rythme du “congo”
Où je retrouverai mon âme et mon cerveau.
Heureusement, à travers ces méandres jonchés de hontes et de désillusions, des voix nouvelles se font entendre et redonnent vigueur à notre âme de peuple. En effet, une nouvelle catégorie de journalistes, jeunes et moins jeunes, des intellectuels conscients se mobilisent littéralement pour déclencher un « leve kanpe jeneral » contre cette dérive nationale. Des émissions radiophoniques, des publications virulentes au Pays comme en terre étrangère font un travail formidable d’information et d’éducation qui décille les yeux de tout observateur de bonne foi face à la réalité haïtienne.
Il est à souhaiter que ce nouveau courant de pensées et d’analyses débouche sur un mouvement véritable de renaissance et d’émancipation de notre peuple et de notre patrie commune. Plaise au Ciel que « les pêcheurs en eaux troubles », nationaux et internationaux, ne viennent encore, une fois de plus, semer la confusion et le désarroi dans ce nouvel élan de lucidité, de détermination et d’espérance.
GTG/ août 2024