ANMWE (Philosophie du poème)
L’injustice et la guerre, le vol, l’exploitation,
la violence sous toutes ses formes
demeurent des affronts à l’intelligence humaine.
Aimons-nous les uns les autres,
car l’amour est censé régir les relations entre les humains.
ANMWE ! AU SECOURS !
Cri de douleur, cri de désolation ;
Cri de haine et de vengeance,
Cri de réveil, cri d’espérance.
La mère, siège indubitable de la souffrance humaine,
Implore les hommes à respecter la vie.
Celle qui enfante dans la douleur, connaît le prix de la vie.
Celle qui donne la vie, déteste ceux qui la détruisent.
Celle qui engendre avec amour, porte en elle toute la terre,
terre de bonté, de justice et de paix.
AMWE (Poème en créole)
(Mis en musique par Sydney Guillaume)
Si nou kapab di mwen
Ki doulè ki pi gran pase doulè manman.
Kè mwen ap dechire, zantray mwen ap rache ;
Kilès k ape di mwen : pouki yo touye pitit mwen.
Ede m kriye, ede m rele ;
Doulè yon manman se doulè tout manman.
Bay kou bliye, pote mak sonje.
Yon jou pou chasè, yon jou pou jibye.
Mwen sèmante twa fwa, sa pa p pase konsa.
M ap rele, m ap kriye, m ap fè latè tranble.
Pou jitis ak lapè kap blayi sou latè.
Dlo nan je mwen seche ; tout zo nan kò m kraze.
Lespri m fin deraye, m ape rele anmwe.
Lannwuit kon lajounen, mechan yo dechennen.
Malveyan pran lari, Inosan ap peri.
Anmwe, anmwe, anmwe ! Anmwe sekou souple.
Lanmou sou lagraba ; lemond nan tèt anba.
Men tout rèl gen sekou ; m a jwen lavi yon jou.
Lè sa, tè a va bèl, bèl pase lakansyèl.
GTG/ Janvye 2005
Traduction
AU SECOURS !
Qui d’entre vous peut me dire ;
qui vraiment est en mesure de me dire :
Quelle douleur est plus grande que celle d’une mère ?
Mon cœur est déchiré et mes entrailles en lambeau.
Qui me dira enfin qui a tué mon fils ?
Au secours ! Je pleure, je crie !
Ma douleur est celle de toutes les mères.
Je ne saurais oublier ce coup terrible ;
Mais j’attends le jour de la vengeance….
Je jure en vérité ; je veux ma justice,
Je pleure et je crie à faire trembler le monde,
Jusqu’à ce que la justice et la paix envahissent la terre.
Mes larmes sont desséchées, tous mes os sont brisés ;
Mon esprit déraille et je crie « Au secours ».
Les méchants mènent la danse de jour comme de nuit.
Les innocents périssent aux mains des malveillants.
Au secours ! Au secours ! Aidez-moi, je vous prie !
L’amour est en déroute et le monde à l’envers.
Toute demande exige réponse
Et toute peine espère miséricorde.
Un jour viendra où j’aurai la vie sauve.
Ce jour-là, la terre sera belle,
Aussi belle que l’arc-en-ciel.
GTG/ février 2024