Il m'a fait trop de bien pour en dire du mal. Il m'a fait trop de mal pour en dire du bien.
Pierre Corneille.
Les bienfaits de l'occupation américaine
De 1915 à 1934, la souveraineté de la République d’Haïti fut outrageusement balayée par les États-Unis d’Amérique. Un véritable camouflet à la fierté du peuple haïtien. Et pourtant, cette occupation, si cruelle et brutale soit-elle, ne doit pas nous empêcher de considérer certains de ses aspects positifs en toute objectivité. L’esprit libre et impartial, guidé par l’idéal de la vérité historique, examine calmement les faits sans œillères, permettant une vision globale et lumineuse des évènements. Cette approche ouvre la voie à l’équilibre nécessaire au contre-pied du courant idéologique tenace qui prétend, par ignorance ou par mauvaise foi, que notre pays n’a absolument rien bénéficié de nos relations avec les États-Unis.
VOICI LES FAITS QUI SONT VÉRIFIABLES ET VÉRIFIÉS.
- 1) Fin des guerres civiles : (Piquets, Cacos)
- 2) Gain territorial par l’Empereur Faustin Soulouque au détriment des Dominicains, officialisé par le Traité du 21 janvier de 1929 entre le président Horacio Vasquez et le président Louis Borno.
- 3) Installation de l’Administration générale des Douanes.
- 4) Création de l’Administration générale des Contributions. (Aujourd’hui DGI) Direction générale des Impôts.
- 5) Réorganisation de la Banque Nationale d’Haïti.
- 6) Changement de gouvernement de façon pacifique.
- 7) Organisation du Service d’Hygiène. (Santé publique).
- 8) Création de 11 Hôpitaux, 133 dispensaires et 7 douanes.
- 9) Réaménagement de l’Hôpital Justinien du Cap.
69 Fermes-Écoles furent bâties pour préparer une nouvelle génération d’agriculteurs, et une École d’Agronomie pour les encadrer.
- 10) Création de la Gendarmerie d’Haïti.
- 11) Amélioration de l’infrastructure nationale. 1.700 kilomètres de routes, 189 ponts, rénovation de plusieurs canaux d’irrigation datant du temps de la colonie.
- 12) Création de 11 Écoles Religieuses et deux Écoles Nationales.
- 13) Création de 10 Écoles Industrielles, et 147 Postes de Cliniques Rurales.
- 14) Érection de l’École des Infirmières.
- 15) Construction de bâtiments publics (Palais National, Palais des Ministères, Hôtel de ville etc.
- 16) Réaménagement de l’Hôpital Général de Port-au-Prince
- 17) Raccordement des principales villes à l’eau potable. Les communes qui ne pouvaient pas bénéficier d’un système d’adduction moderne, recevaient l’eau par le truchement de puits équipés de pompes.
- 18) Création de l’École de Médecine de Port-au-Prince.
- 19) Assainissement des grandes villes du pays. (Nettoyage des rues, collecte des immondices, poubelles installées dans les coins de rue.
- 20) Dans le domaine de la navigation. Au moment de l’intervention, il n’existait en Haïti que 4 phares : 3 à Port-au-Prince et 1 au Cap. En 1929, il y avait 15 en service dans le pays.
- 21) Pour faciliter les activités d’importation et d’exportation, le wharf de Port-au-Prince avait été renforcé par une structure en béton armé. Des réparations avaient été effectuées à Port-de-Paix, Gonaïves, Saint-Marc, Petit-Goâve, Cap-Haïtien et les Cayes.
- 22) En 1925, un programme de construction de nouveaux wharfs avait démarré. Les villes de Saint-Marc, de Jacmel, de Jérémie et des Gonaïves avaient bénéficié de ces nouvelles constructions.
- 23) En 1922, un réseau moderne de télégraphie et de téléphonie avait été inauguré à Port-au-Prince, la première ville de l’Amérique centrale et latine à en disposer, selon le prof. Sauveur P. Etienne. Le service avait été étendu aux villes du Cap-Haïtien, des Gonaïves, de Saint-Marc, de Petit-Goâve, de Jacmel et des Cayes.
- 24) En 1915, on ne voyait circuler à Port-au-Prince que trois automobiles, dont celle de l’ambassadeur américain. Avant la fin de l’occupation, il y en avait 2.000 dans le pays.
- 25) L’usage des camions de transport assurant les activités commerciales entre les principales villes du pays et l’utilisation d’autobus pour le transport interurbain de passagers furent inaugurés et intensifiés sous l’occupation.
- 26) L’accent avait été mis sur la formation technique, par l’intermédiaire de 68 écoles techniques.
- 27) L’État avait lancé les programmes de lutte contre certaines maladies endémiques comme la malaria, la tuberculose, la syphilis, les parasitoses intestinales et l’éradication du pian.
- 28) La promotion d’une classe moyenne noire qui dorénavant avait la capacité de contrebalancer le pouvoir des élites traditionnelles.
- 29) L’occupation américaine a permis d’instituer les principes d’une bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques en Haïti.
- 30) Le Ministère de l’Économie et des Finances commença à régulariser la vie financière du pays. Toutes ces réformes administratives, monétaires et fiscales avaient pour effet de rationaliser les méthodes de gestion des services de l’État, d’augmenter les recettes publiques, de consolider la dette externe et surtout d’éliminer la corruption.
- 31) À partir de 1922, le pays était devenu un véritable chantier. Jamais dans l’histoire d’Haïti, l’État ne réalisa autant de travaux d’infrastructure en si peu de temps.
- 32) Exercice 1929-1930, construction de 16 casernes, et 61 avant-postes pour la Garde d’Haïti.
- 33) Réforme de la formation classique en privilégiant la formation des enseignants et la création de nouveaux établissements scolaires.
- 34) L’enseignement universitaire avait été amélioré par les réformes des Écoles de Médecine, de Droit, d’Agronomie et de l’École Normale.
- 35) L’occupant avait donc favorisé une véritable entreprise de reconstruction nationale à tous les niveaux. D’après le prof. Sauveur P. Étienne, les Américains posent véritablement les jalons de la modernisation politique, économique et sociale d’Haïti de 1915 à 1934. À souligner que tous ces travaux, toujours selon le prof. Sauveur P. Étienne, avaient été réalisés avec les ressources du Trésor public sans l’apport d’assistance étrangère.
Ainsi donc, si depuis des décennies Haïti occupe les grands titres des médias du monde entier pour ses déboires sans nombre, deux questions s’imposent : 1) Quels sont les vrais coupables ? 2) Comment les punir ? Je vous laisse le soin de trouver les réponses. Mais un fait demeure. Il n’est pas trop tard pour un changement radical. La période de l’Occupation américaine devrait servir de source d’inspiration à tout président, pour un développement optimal du pays. Le temps des bandits et des kidnappeurs, est plus intolérable que celui des Piquets et des Cacos.
Prof. Gérard Gène
Réf. Castor Suzy: L’Occupation Américaine d’Haïti
Dr. Bordes Ary : Haïti Médecine et Santé Publique
Étienne Sauveur Pierre : Haïti, la République Dominicaine et Cuba.